Ca y est le camion est au garage, on aurait dit qu'ils nous attendaient. Je mets le camion au dessus de la fosse, en 5 minutes 4/5 gars autour du camion et boîte déposée et embrayage sorti en 1h! Par contre, on a du envoyer le volant moteur à rectifier (on va voir ce que ça donne pour la note finale
). Pendant ce temps le responsable du garage (super compétent d'ailleurs et qui m'a montré les pièces au fur et à mesure qu'elles sortaient de dessous le camion) qui discute avec nous de la Grèce, de la situation actuelle, qui va chercher des glaces aux enfants et qui nous ramène au métro (les grecs adorent les gosses et sont vraiment sympas jusqu'à présent, à la boulangerie, on offre des trucs aux enfants, les olives au marché, on discute facilement, français avec la génération au dessus, anglais avec les plus jeunes ...).
En promenant en bus, tram ou métro dans Athènes, on se rend compte de l'ampleur des dégâts. Immeubles complètements abandonnés, commerces fermés, appartements clos, parc en plein centre laissé à l'abandon où plus personne ne va car des gens s'y sont installés (on voit les cordes à linge depuis les portails). Beaucoup d'étrangers sont partis car plus de boulot. De ce que nous avons compris, pas mal de grecs vivant à Athènes sont partis vers les campagnes pour au moins pouvoir manger (quelques poules, chèvres et des légumes), 37% de la population n'est plus couverte par une assurance santé. Les temps sont durs. Tout ça cumulé à une sensation d'urbain et de densité de population (3.5 millions d'habitants officiels, + de 5 millions selon des chiffres non officiels), un trafic dans la ville bien bordélique (ça double à droite comme à gauche, on se gare à l'arrache, des voitures partout, des scooters et des motos entre les voitures, sans casque pour la plupart, des voitures garées depuis des lustres car on ne peut plus réparer, trop cher, on ne fait plus les changements de propriétaires pour éviter de payer les nouveaux papiers … et encore, il paraît car il y a moins de trafic car les gens n'ont plus de quoi payer l'essence). On a la sensation d'être quelque part en Amérique du Sud. En même temps, ça donne l'impression que ça ouvre une liberté, une possibilité de se ré-inventer … même si j'ai la désagréable impression que c'est un monde bien capitaliste qui va surgir de tout ça (les travailleurs n'ont plus de pouvoir de négociation, il faut travailler le dimanche, plus de congés maternités, on ouvre les jours fériés) et pas forcément un monde plus solidaire (entre autres).
Voilà pour mes premières impressions à chaud, seulement après quelques jours. Nous allons continuer à nous promener, discuter, explorer (et peut-être aller à l'eau aussi).
Par contre, toujours pas de connexion internet digne de ce nom. Il faudra attendre un peu pour que je puisse poster des photos et parcourir FZ plus tranquillement (merci aux lecteurs et à tous ceux qui sont actifs sur le site en attendant que je sois à nouveau opérationnel).
Stef