Ça me fait plaisir de savoir que ça ne vous soûle pas nos histoires. J'aime bien écrire, ça me fait revivre le truc, et pi de temps en temps je relis aussi... Vais m'appliquer.
Cela dit, pas de kite dans ce post. Pour le prochain.
Vu que le plan bagnole c'était pas ça, que Giarmo ne kiffait pas vraiment les spots locaux (doux euphémisme), j'ai finalement baissé mon froc et on a pris un skipper (un skipper, pas un skippy hein).
J'appréhendais un peu le fait de ne pas être en position de décider... J'avais pas anticipé le fait qu'en plus, le skipper aurait plutôt moins de niveau que moi, et un processus de prise de décision très bizarre, principalement basé sur un fort esprit de contradiction, et une peur bleue dès qu'il y a moins de 8 m de fond.
Donc pas de problème pour mouiller dans de la caillasse non protégée par 15 m de fond avec les rochers au cul
, par contre aller se foutre au fond de la baie, protégé dans 5 m de fond de sable régulier, ouh là c'est dangereux...
Pas trop de points communs, une des discussions s'est vite arrêtée avec ce Serbe fan de Milosevic' ("un grand homme, qui a fait plein de choses bien, que les médias occidentaux accusent injustement, et d'ailleurs le Kosovo aurait dû rester Serbe" [...]), bon ça encore on s'en fout, mais pire que tout, le truc ultime... Infoutu de piger les règles du trou de cul
, même au bout de 3 parties ! Alors pour le tarot, comme il aurait fallu l'apprendre aussi à Giarmo, j'ai pas tenté. Peut-être qu'on aurait eu notre chance avec les jeux du pays de Galles de Perceval (
cf kaamelott).
Il nous lâche tout de même assez vite la grappe, et surtout, il a pas peur de toiler le pépère, disons qu'on a pas vraiment la même culture voile (30 ans de nav en voyage sur 6 des mers du monde
VS 5 ans d'apprentissage scolaire en Grèce).
en uniforme lesfoilz, au také mémé, on doit au moins...pfiou...se traîner le bulbe à 6 nds...
Donc nav, ballades les jours qui suivent. La descente vers le sud depuis Athènes est sympa. Ce mono, surnommé affectueusement "traîne-plomb de merde" ne marche pas si mal que ça, faut dire qu'on avait tout dessus et une vingtaine de nœuds, au grand largue. Les jours suivants, on aura des vents très bizarres, 6-10 nds de sud, alors que moins d'une centaine de mètres plus haut, c'est vent du Nord. Effet funkys de pointe, de rouleau... Giarmo, qui aime bien les manoeuvres, est parfois à l'écoute de grand voile, pour se préparer à relâcher dans les risées, histoire de ne pas coucher la bête.
"I'm in charge". Notez l'écoute de GV prête à être larguée, et la manivelle déjà installée pour être prêt à border...
Pour ceux qui ne connaissent pas ce qu'est un sun odyssey 41', être à la barre et réguler l'écoute de GV, c'est à peu près aussi ridicule que de faire un double débrayage en twingo, que de piloter en talon-pointe un camping-car, de poser le genou en mobylette...
Ballades et mouillages
amarres passées sur la rive
à gauche c'est le notre
On est en tout cas pas trop à plaindre
on ne se laisse pas abattre
Dans la série galères, comme toujours sur un bateau la LEM dépote à pleins tubes. Pour préparer une manœuvre, je mets l'autopilote, lâche la barre et prépare mon truc.
Le skipper reprend la barre "nan t'inkiète, lâche, le pilote est en prise"
-"nan, le bateau dévie"
-"pas possible, j'ai mis le pilote"
-"bah regarde, la barre est libre"
-"oui mais regarde, les instruments indiquent que le pilote est activé..."...ah...gné, Houston, ça a cagué dans la colle.
L'aigle des balkans confirmera qu'il est une grosse daube dans tous les domaines ayant trait à la logique, au sens commun, au minimum de capaité de diagnostique nécessaire pour opérer un bateau, lorsqu'il décidera plein d'aplomb que c'est un problème logiciel. Alors que la barre est libre, que l'on entend la pompe du vérin s'activer... Ce couillon ne trouve rien de mieux que rebalancer tous les settings en mode sortie d'usine
.
Une fois au mouillage, et motivé car les jours suivants c'est pétole (donc sympa d'avoir l'autopilot), premier check pour vérifier que la pompe a de l'huile hydraulique, puis on trouve le vérin du pilote (après un petit tour infructueux par tous les accès techniques possibles
), vérin dont la chape s'est barrée du timon. Gros mascagnage, s'agit de dégager des écrous avec une clé de cinquante-douze, en pouvant progresser vingt-quatrième de tour par vingt-quatrième, avec 2 cm pour les mimines, au fond d'un trou d'accès plus étroit que mon poing tenant la clé, et si tu fais tomber un seul truc, la seule solution sera de retourner le bateau et le secouer pour le récupérer
. Bref, plus d'une heure pour enlever un axe, permettant de revisser la chape, puis remettre cet axe... Bien aidé par Giarmo, pas de tourette, on progresse étape par étape, logique, au grand détriment du faucon.
Par contre, la suite a été bien relou, à cause de la sagacité de la grosse buse des balkans (qui avait réinitialisé tout le paramétrage logiciel) : on test touts contents, et évidemment, le pilote pilote... à l'envers
. 1 heure pour trouver dans les 'tain de menus comment inverser la réponse. Y a 2 interfaces, un gros écran tactile bien pratique, et un mini LCD avec 4 touches bien chiant. Les deux sont reliés, et les menus et choix qui apparaissent sont apparemment les mêmes, sur les 3/4 premières couches logicielles. Donc on explore principalement par le gros. Mais... seulement le petit s'avère aller jusqu'au niveau ou est planqué l'inversion du pilotage du vérin. Une fois tilté cela... bah comme cela fonctionne toujours à l'envers
("bwaAa" de lapin crétin) , il ne nous faudra plus qu'une autre demi-heure pour paramétrer l'inversion du capteur. J'étais pas loin d'aller tenter d'inverser les fils sur ce coup-là (et d'aller envahir la Serbie).