Re: boat trip - polynésie - septembre/octobre 2018
Publié : mer. 24 oct. 2018 17:43
Allez, la dernière couche. Celle-là c'était LA session du trip, par contre pas de photos désolé, faudra que le type qui a filmé m'envoie les zimages.
3 jours plus tard, on est à l'île de Taha'a, dans le lagon de Raiatea. Excursions rhumerie, ferme perlière (chacun ses trucs, cela dit ma sœur y trouve son compte dans les deux), puis temps de se sortir les doigts.
C'est même carrément la lampe à souder, version grosse torche plasma que je sors.
Spot énorme constitué d'une belle passe, avec 15 nds de vent rentrant, et 4 nds de courant sortant, contre le vent donc. vent de SE, comme d'habitude
vu depuis le bateau, presque face au vent
Décollage rock n' roll, après enfumage des mecs qui accompagnent les gros touristes du bateau de croisière mouillé sous le vent, et qui gardent le motu, privatisé à la hussadre.
Déco dans un coin pas trop occupé, avec l'aile sous un cocotier, le mixer et les lignes dans 4nds de courant du hoa (la fausse passe), et les pieds sur du gros corail...
L'aile effleure le cocotier, puis je chausse la kooka et pars direct sous le vent, waterstart et descente sous le vent en bordant à fond, pendant que les oreilles se déplient. le spot du déco, c'est la pointe à droite, photo prise depuis sous le vent
Il y a 1m50 de houle, ça pète bien sur le reef, et au centre de la passe, dans la veine de courant, il y a quelques murs à plus de 3 m, dont seule la crête déferle, le mur reste immobile contre le courant, puis disparaît.
Suis bien toilé en 15, trimé à bloc même, cela dit une fois abattu sur les vagues je ne la sens plus, et dans le dur, quand il faut s'extraire en urgence, je suis content d'avoir magik 15.
Les vagues de reef sont chaud patates, au bout de quelques unes je prends le coup. Déjà faut la bonne série : trop petite et ça pète trop près du reef, trop grosse et... c'est vraiment glos, avec risque élevé de se faire manger tout clu!
Et puis il faut prendre la dernière de la série, histoire d'avoir plus d'eau sur le platier (de l'eau a été déposée par les premières de la série), et aussi pour pouvoir s'extraire plus facilement, sans s'en faire tomber la suivante sur le coin de la tronche.
Je surf des gauches, sur la droite de la passe. Je vais jusqu'au platier entre deux vagues, tribord amure, puis demi tour, repars bâbord amure, et quand une belle s'amène, grosse carve frontside. Puis surf frontside, aile très haute, très abattu, tout au drift, poussé par la vague bien creuse, en calant 4-5 virages serrés. Quand ça s'approche trop du reef et devient trop creux, soit frein à main si je suis sur le haut de la vague pour en sortir par l'arrière, soit gros bottom en carve backside en s'échappant devant elle, sous son vent, si trop lancé. Avec downloop de la 15 pour rajouter de la puissance à cette carve, ça fait de bonnes sensations que de se faufiler entre la vague qui pète au vent, et le reef sous le vent. Tu abats trop, tu manges le reef; tu ne vas pas assez vite, la vague t'explose. Donc quand la 15 passe pleine fenêtre en sortie de carve, le dosage d'appuis sur la carre backside est crucial.
2 cata, un catana 41', et un acier construction amateur, font le show à rentrer dans la passe, et gagnent un big balls award personnel. J'y serai pas allé, le surf c'est marrant, mais pas avec un truc à plusieurs centaines de milliers d'euros, et qui contient toute sa maison...
Je chope des vagues à ne plus savoir qu'en faire, avec l'aide du courant, je remonte 200 mètres en un aller-retour de 150 mètres... Le plus dur est de se limiter, car si tu vas trop au vent, la houle est plus ON sur le platier, donc si tu la prends, tu es cuit.
En fait le platier / reef n'est pas si agressif que ça. Le platier est assez errodé et recouvert d'algues là où les vagues brisent, les coraux tranchants ne sont qu'à l'intérieur, là où les vague ne brisent plus. Je découvre cela en me ratant sur une ou je fais le dégagement trop tard, la kooka touche (elle est déjà bien délaminée), mais ça passe. Y en a une autre où je me loupe, je m'arrête, et une fois re-waterstarté du bon côté, je lâche tout haut un "ok, ça c'est fait...".
De l'autre côté du motu, ça fait un moment que j'ai repéré un autre kiter, plus loin dans le lagon. Donc une fois cramé quelques vies dans la passe, je me dis que je vais rentrer pour aller le titiller, surtout que le soleil baisse donc bais(s)e la visi, et qu'il y a peut être un risque que je saigne, donc pas envie de barboter dans la passe.
C'est pourtant ce qui m'arrive deux minutes plus tard, j'ai voulu passer trop serré sous le vent du motu... Je sens que le vent est perturbé, qu'il faut faire demi tour, et ça rate pas, les lignes se détendent, tout le monde à l'eau... L'aile est bien positionnée, fait mine deux trois fois de reprendre le vent, mais non.
Plus trop de courant à cet endroit, je suis entre le sortant et le contre, donc assez immobile, rien de grave.
Petite nage de la honte, je repère un madrépore (corail plus lisse que les autres et non urticant) pour me mettre debout dessus, mets la kooka en laisse, et replie mon bordel, puis passe de l'autre côté de la barrière de corail, en rentrant le ventre. J'ai entre temps décommandé l'annexe qui était venue, c'est cool d'avoir une sécu et de la famille qui jette un oeil de temps en temps .
Le cruise ship responsable de l'affluence sur le motu embarquait aussi un cameraman, donc une fois arrivé dans le lagon, j'ai le droit à mon interview, aile roulée à l'arrache sous le bras, la honte de tout kiter...
Je démêle rapidement, re-snake les gardes, et redécolle au même endroit, histoire de sécher l'aile. Cette fois au déco je fais 5-10 mètres sur les pieds, avec trop de puissance, sur des gros bouts de coraux, là cette fois c'est sûr je dois saigner. Je pars donc vers le lagon, en passant au vent du motu, aile haute, au ras des cocotiers, dont certains sont joliment inclinés vers l'eau.
Vu qu'il y a toujours le cameraman et des américaines, je fais le con sur une petite pointe de sable. Le vent a baissé, mais je connais mes gammes et le répertoire classique y passe, du frontroll one foot au darkslide gravé fini en backroll, en passant par du railey dehooké avec replaquage en switch pour enchaîner sur un jibe carvé... ou pour se vautrer sur la pointe de sable et ses 5 cm d'eau.
Les touristes repartent et laissent le petit bout de plage, j'essaye deux fois d'y poser mais l'envergure de la 15 est plus grande que la place, et il y a une saleté de grosse branche morte sous le vent, donc ça se terminera aile à l'eau, pas ce coup là qu'elle rentrera sèche :/...
Une fois sur le batal, le "battle damage report" montrera que la kooka en a repris un coup, et que je saigne bien des deux pieds, un a pris 2-3 coupures bien profondes, mais c'était vraiment de la sesh qui en valait le coup. Vagues courtes difficiles à surfer sur de longues distances, mais qui procurent de bons bursts d'adrénaline... A plusieurs, on aurait pu se lâcher plus, il y avait quelques beaux kickers et j'étais bien toilé, mais pas osé sauter tout seul, avec le courant j'avais peur de perdre la board en cas de loupé.
Au final, les meilleurs spots que j'ai fait pendant ce trip, c'était ceux au vent de l'île, dans la passe, avec courant contre le vent, ce qui nécessite aussi à la fois d'être bien à l'aise, et une sécu (dans l'idéal, deux annexes, ou une annexe avec 2 moteurs, une annexe suffit s'il reste du monde sur le bateau qui surveille).
Photo de fin de trip, le traditionnel séchage : Pas eu de problèmes avec le boardbag à l'aller comme au retour, malgré les vols inter-îles en ATR42/72.
3 jours plus tard, on est à l'île de Taha'a, dans le lagon de Raiatea. Excursions rhumerie, ferme perlière (chacun ses trucs, cela dit ma sœur y trouve son compte dans les deux), puis temps de se sortir les doigts.
C'est même carrément la lampe à souder, version grosse torche plasma que je sors.
Spot énorme constitué d'une belle passe, avec 15 nds de vent rentrant, et 4 nds de courant sortant, contre le vent donc. vent de SE, comme d'habitude
vu depuis le bateau, presque face au vent
Décollage rock n' roll, après enfumage des mecs qui accompagnent les gros touristes du bateau de croisière mouillé sous le vent, et qui gardent le motu, privatisé à la hussadre.
Déco dans un coin pas trop occupé, avec l'aile sous un cocotier, le mixer et les lignes dans 4nds de courant du hoa (la fausse passe), et les pieds sur du gros corail...
L'aile effleure le cocotier, puis je chausse la kooka et pars direct sous le vent, waterstart et descente sous le vent en bordant à fond, pendant que les oreilles se déplient. le spot du déco, c'est la pointe à droite, photo prise depuis sous le vent
Il y a 1m50 de houle, ça pète bien sur le reef, et au centre de la passe, dans la veine de courant, il y a quelques murs à plus de 3 m, dont seule la crête déferle, le mur reste immobile contre le courant, puis disparaît.
Suis bien toilé en 15, trimé à bloc même, cela dit une fois abattu sur les vagues je ne la sens plus, et dans le dur, quand il faut s'extraire en urgence, je suis content d'avoir magik 15.
Les vagues de reef sont chaud patates, au bout de quelques unes je prends le coup. Déjà faut la bonne série : trop petite et ça pète trop près du reef, trop grosse et... c'est vraiment glos, avec risque élevé de se faire manger tout clu!
Et puis il faut prendre la dernière de la série, histoire d'avoir plus d'eau sur le platier (de l'eau a été déposée par les premières de la série), et aussi pour pouvoir s'extraire plus facilement, sans s'en faire tomber la suivante sur le coin de la tronche.
Je surf des gauches, sur la droite de la passe. Je vais jusqu'au platier entre deux vagues, tribord amure, puis demi tour, repars bâbord amure, et quand une belle s'amène, grosse carve frontside. Puis surf frontside, aile très haute, très abattu, tout au drift, poussé par la vague bien creuse, en calant 4-5 virages serrés. Quand ça s'approche trop du reef et devient trop creux, soit frein à main si je suis sur le haut de la vague pour en sortir par l'arrière, soit gros bottom en carve backside en s'échappant devant elle, sous son vent, si trop lancé. Avec downloop de la 15 pour rajouter de la puissance à cette carve, ça fait de bonnes sensations que de se faufiler entre la vague qui pète au vent, et le reef sous le vent. Tu abats trop, tu manges le reef; tu ne vas pas assez vite, la vague t'explose. Donc quand la 15 passe pleine fenêtre en sortie de carve, le dosage d'appuis sur la carre backside est crucial.
2 cata, un catana 41', et un acier construction amateur, font le show à rentrer dans la passe, et gagnent un big balls award personnel. J'y serai pas allé, le surf c'est marrant, mais pas avec un truc à plusieurs centaines de milliers d'euros, et qui contient toute sa maison...
Je chope des vagues à ne plus savoir qu'en faire, avec l'aide du courant, je remonte 200 mètres en un aller-retour de 150 mètres... Le plus dur est de se limiter, car si tu vas trop au vent, la houle est plus ON sur le platier, donc si tu la prends, tu es cuit.
En fait le platier / reef n'est pas si agressif que ça. Le platier est assez errodé et recouvert d'algues là où les vagues brisent, les coraux tranchants ne sont qu'à l'intérieur, là où les vague ne brisent plus. Je découvre cela en me ratant sur une ou je fais le dégagement trop tard, la kooka touche (elle est déjà bien délaminée), mais ça passe. Y en a une autre où je me loupe, je m'arrête, et une fois re-waterstarté du bon côté, je lâche tout haut un "ok, ça c'est fait...".
De l'autre côté du motu, ça fait un moment que j'ai repéré un autre kiter, plus loin dans le lagon. Donc une fois cramé quelques vies dans la passe, je me dis que je vais rentrer pour aller le titiller, surtout que le soleil baisse donc bais(s)e la visi, et qu'il y a peut être un risque que je saigne, donc pas envie de barboter dans la passe.
C'est pourtant ce qui m'arrive deux minutes plus tard, j'ai voulu passer trop serré sous le vent du motu... Je sens que le vent est perturbé, qu'il faut faire demi tour, et ça rate pas, les lignes se détendent, tout le monde à l'eau... L'aile est bien positionnée, fait mine deux trois fois de reprendre le vent, mais non.
Plus trop de courant à cet endroit, je suis entre le sortant et le contre, donc assez immobile, rien de grave.
Petite nage de la honte, je repère un madrépore (corail plus lisse que les autres et non urticant) pour me mettre debout dessus, mets la kooka en laisse, et replie mon bordel, puis passe de l'autre côté de la barrière de corail, en rentrant le ventre. J'ai entre temps décommandé l'annexe qui était venue, c'est cool d'avoir une sécu et de la famille qui jette un oeil de temps en temps .
Le cruise ship responsable de l'affluence sur le motu embarquait aussi un cameraman, donc une fois arrivé dans le lagon, j'ai le droit à mon interview, aile roulée à l'arrache sous le bras, la honte de tout kiter...
Je démêle rapidement, re-snake les gardes, et redécolle au même endroit, histoire de sécher l'aile. Cette fois au déco je fais 5-10 mètres sur les pieds, avec trop de puissance, sur des gros bouts de coraux, là cette fois c'est sûr je dois saigner. Je pars donc vers le lagon, en passant au vent du motu, aile haute, au ras des cocotiers, dont certains sont joliment inclinés vers l'eau.
Vu qu'il y a toujours le cameraman et des américaines, je fais le con sur une petite pointe de sable. Le vent a baissé, mais je connais mes gammes et le répertoire classique y passe, du frontroll one foot au darkslide gravé fini en backroll, en passant par du railey dehooké avec replaquage en switch pour enchaîner sur un jibe carvé... ou pour se vautrer sur la pointe de sable et ses 5 cm d'eau.
Les touristes repartent et laissent le petit bout de plage, j'essaye deux fois d'y poser mais l'envergure de la 15 est plus grande que la place, et il y a une saleté de grosse branche morte sous le vent, donc ça se terminera aile à l'eau, pas ce coup là qu'elle rentrera sèche :/...
Une fois sur le batal, le "battle damage report" montrera que la kooka en a repris un coup, et que je saigne bien des deux pieds, un a pris 2-3 coupures bien profondes, mais c'était vraiment de la sesh qui en valait le coup. Vagues courtes difficiles à surfer sur de longues distances, mais qui procurent de bons bursts d'adrénaline... A plusieurs, on aurait pu se lâcher plus, il y avait quelques beaux kickers et j'étais bien toilé, mais pas osé sauter tout seul, avec le courant j'avais peur de perdre la board en cas de loupé.
Au final, les meilleurs spots que j'ai fait pendant ce trip, c'était ceux au vent de l'île, dans la passe, avec courant contre le vent, ce qui nécessite aussi à la fois d'être bien à l'aise, et une sécu (dans l'idéal, deux annexes, ou une annexe avec 2 moteurs, une annexe suffit s'il reste du monde sur le bateau qui surveille).
Photo de fin de trip, le traditionnel séchage : Pas eu de problèmes avec le boardbag à l'aller comme au retour, malgré les vols inter-îles en ATR42/72.