Chouette ! Ça me fait penser à quand je fais progresser la copine, sauf que bon, quand elle part, je suis juste content pour elle, pas trop flipé. Mais quand elle commence à remonter au vent et que tu peux rester sur place, plutôt que de patauger vers sous le vent pour aller la retrouver, je vois tout à fait ce que tu exprimes.
Aller, je me replonge dans mon week-end en écrivant le CR
. Samedi à lapalme, avec la team poulet, notamment Rudy, Fanny, Charles, Solène, Franck, Rosita,... des gens géniaux
. Le vent est pas super établi, mais régulier, un 11-20 nds plutôt centré sur 13-18nds, top pour magik 15 (bon, j'aurais pas craché sur 5 nds de plus !). Dommage pour les potes, je suis le plus toilé (y compris en considérant tout le monde sur le spot, et de loin !), du coup je suis le seul à vraiment sauter. Charles reprend, et s'est mis une bonne pizza la veille en mtb, donc il a la combi qui colle aux plaies...
Session hangtime avec quelques frontroll inverted one-foot to héliloop, un peu de double héliloop dans des ascendances, sympa mais rien de bien ouf.
Le vent baisse, les potes sortent, on part vers le rouet (Leucate), spot OFF, ce qui m'inspire moyen, vu que la tram' est pas établie... Bon, c'est en tout cas l'occasion d'être avec Fairlady sur l'immense zone de sable dur. Je commence à bien gérer son (gros) popotin, j'ai intégré qu'il faut doser et garder de la réserve de gaz. Y a plus de réserve de gaz que de réserve d'angle de volant de contre-braquage
. Je me mets de très grandes glisses en haut de 3eme, je prends notamment une belle route qui s'incurve doucement autour d'un îlot d'herbe, à 110 avec un bon 40° de dérive, assez fier de ma connerie
. Vous inquiétez pas, je sens qu'à ce rythme, ça va faire comme avec TimeMachine, je vais me lasser de ces trucs-là. Bon, j'avais aussi dit que le jour où je me sentirais à l'aise avec Fairlady, faudrait que les potes me mettent un gros STOP...
Bref ça kite pas, en tout cas les autres y vont pas (seulement quelques foils en 9 à 12m², et là, on est entre twin-tipeux).
Du coup, on se replie à la franqui,... pour se mettre au bar (le piège à touristes), qui donne sur le spot :
pura vida
Solène nous lâche, on se retrouve seuls avec Charles, le sable commence à voler, on se change à l'arrache, et on va dans la flaque devant le bar, lui en Eleveight 10 FS, moi avec la bombinette rousse, la so3 9m, objectif : "casser le spot".
La flaque
Un gros front d'orage bien noir s'en mêle dès que j'ai décollé. "On prend bagdad", le vent prend des tours, voir tape quelques rupteurs dans les 35-38 nds, bien rafaleux. Le tout dans 50 cm d'eau, avec quelques dizaines de centimètres d'algues et de vase en back-up, et ultra flat.
Et là...
... Là...
Red Hot "casse le spot"
. Cette aile est juste dingue
, à chaque saut ça monte à 20 mètres, avec du gros double KL hélico qui décale de 150 mètres, et des posés tout en douceur... Je pense à Aloys qui trouve que je crante pas assez, et que ces ailes demandent de la vitesse à l'appel de saut, "on va voir ce qu'on va voir", j'y vais le couteau entre les dents, synchronise ça avec une rafale (et beaucoup, beaucoup de place sur le spot), et oui, c'est clair que là, ça monte !
"Oh, une rafale"
"Oh, je vois les toits de tout la franqui, y compris les rues derrière"
"Oh, je suis plus haut que toutes les ailes au zénith"
"C'est bon, y a de la place, juste le mec en bandit 300 mètres sous le vent (je viens de mesurer sur mops), la nana qui tire ses premiers bords est posée sur le côté, aller barre dans l'coin"
"Premier loop OK... Bon, le mec en bandit se retourne pour regarder (j'ai gueulé comme une pucelle à la fin de montée aussi), il ralentit car il tourne le cou au vent vers moi, j'arrive sur lui mais y reste un bon 200 mètres, j'envoie le second - YEEE-HA !"
"Bon, le deuxième ressource, j'ai encore gavé de lift et de la hauteur... Le mec sous le vent vient de prendre conscience qu'il avait potentiellement un gros problème (la fascination de la biche dans les phares, qui s'arrête regarder la BM qui lui fonce dessus), il regarde à nouveau devant lui et re-accélère, concentré pour quitter au plus vite ma trajectoire.. Aller on envoie le 3ème !".
Bref, j'ai replaqué 10m à son vent, et 15 mètres derrière lui
.
Me suis mis quelques autres gros cachous, Red Hot fait le show, et s'en tire très très bien pour les loop, malgré la castration d'un demi trim. Elle monte toujours aussi haut, et les loop sont plus rapides et plus amples, juste démoniaques.
Je prends deux alertes matos sur des appels de saut, à entendre le chicken se tendre, et à me dire que je vais tout péter...
Charles s'en tire et kiff aussi, puis on commence tous les deux à faire des erreurs. Il envoie notamment un magnifique darkslide-to-kiteloop trop bas-to plagiste, avec l'aile dont il arrête le loop et crash sur la plage, car sinon, il chopait du touriste... On rentre donc poser, et là on se ridiculise bien : je vais aider Charles à poser, il dévente, je dévente, son aile repart, je commence à avoir mes lignes dans les siennes, il largue, mais il a déjà enlevé son leash
, il court rattraper son aile avant qu'elle ne parte OFF vers la sardaigne, je cours au vent retendre mes lignes... Avec une 'tite musique de Benny Hill, ça l'aurait fait. Bref, on a foutus dans la vase nos deux ailes qui étaient toutes sèches.
Bonne soirée, puis le dimanche, c'est les Dosses
.
FlaAAAat... Et une belle ascendance !
J'aurais pu sortir la rouquine mais il y a de bons passages à 30 nds, et du monde sur le spot, donc je privilégie la maniabilité (et les loop qui sont plus dans la fenêtre mais décalent moins), et sors de son sac Soso, la so² 6m, pour l'emmener valser dans les airs. Quelques bons jumps, j'ai la chance d'être le seul à pouvoir serrer la rive gauche pour pouvoir sauter dans l'ascendance, ça marche bien, quelques loopinets, quelques front roll... Je suis surtout très content de quelques darkslides, qui se terminent avec des loop ultra larges, ultra violents, où l'aile repasse pleine balle au ras de l'eau
.
Y a du moins bon aussi, les sonic3 m'ont rendu mou question pilotage, Soso me rappelle à l'ordre, et sur deux situations où je peux pas la renvoyer autant que je veux (un mec en nage tractée un peu sous le vent de la zone d'atterrissage), elle me fait, deux fois, un beau nœud papillon (cravate centrée). J'ai un peu troué le *** à tout le spot, ils m'ont vus défaire ça tranquillou et presque méthodiquement.
Et puis... Et puis... C'est allé vite. Je sautais aussi tribord amure (le cap de la Soso permet à la fois d'avoir décalé au bout du bord tribord, puis de revenir se caler au ras de la rive sur la fin du bord bâbord, alors que les autres doivent partir au ras de la rive, puis s'en écartent inexorablement). Bref, j'arrive là où un petit chenal de 5 mètres de large coupe la rive. Je mets l'appel de saut au premier coin, histoire de pas être dans le micro clapot du chenal. Il y a de la place, c'est un des derniers sauts avant d'aller manger, j'arrive comme un calu, objectif : le plus haut possible, "mas alto qué carrero blanco".
Premier dixième de seconde :" 'tain celui-là il part fort, ça va être très très bon
!"
Deuxième dixième de seconde : "je vais tout péter
"
Le dixième de seconde suivant : plus de tension dans la barre, plus rien dans le harnais
, je suis en pure trajectoire balistique
, point d'impact estimé : les blocs de béton sur la rive opposée du canal (le deuxième coin). Normalement, cette zone est à mon vent, mais là, mes lignes ont pétées juste au moment où le crantage m'envoyait encore vers le vent. Je réussis à dégager la planche (sans tension dans le harnais, c'est jamais gagné), me vois mourir :/, me prépare à l'impact en préservant la tête, je suis à un petit 2m de haut et j'ai encore un bon 20 nds de vitesse horizontale (d'après les 4-5 qui ont vu, c'était assez violent, y compris la mise en drapeau de l'aile). J'ai la chance de taper plutôt pieds en avant, dans 30 cm d'eau et avec un fond en terre, 1 mètre avant les blocs de béton.
Le dos a un peu impacté, des muscles inter-costaux se sont verrouillés pour préserver la colonne, mais j'ai rien, j'ai failli repartir naviguer même.
C'est l'avant du dessus qui a pété, j'imagine en premier, puis l'arrière du dessus a dû se prendre l'intégralité de la charge, avec un bon effet fouet, et a suivi dans l'instant. L'aile n'a rien
!
Fin de session à filmer Charles qui y retourne malgré la fusion de son intégrale qui devient, plus que sa deuxième peau, son pansement à plaies, mais le vent tombe (la so3 9 aurait été parfaite
!), et il décide, pile pendant la molle, de replier son aile, alors que 5 minutes après, ça remonte évidemment. Mais faut dire que vu la configuration du spot : localement OFF, avec un téléski nautique sous le vent, t'as tendance à replier avant d'avoir trop dérivé. Petite nage sans combi pour aller l'aider, c'est là que je remarque qu'il y a pas mal de gélatine un peu urticante dans l'eau
...
Un bon week-end en tout cas, la 2ème session du samedi, à 25 mètres de haut devant tout La Franqui, était top, et le début du dimanche était pas mal aussi
.