Aujourd'hui, petite nav sans trop de bornes histoire de tester mon dos. Peut-être ma dernière nav sur le Rhône, et la première sur ce spot avec la sonic² en 11m.
Stéphane (encore un Steph... le local du coin) m'avait prévenu qu'il fallait amener la tondeuse à gazon.
C'est joli, on dirait un Monet. Mais c'est une sacré plaie.
8-9nds quand j'arrive, j'attends que quelques bouffées passent vers les 10nds, décolle pleine fenêtre sans prégonflage la sonic qui s'arrache des herbes hautes, j'arrive jusqu'à l'eau à peu près correctement. Grosse dévente au moment de descendre le talus, lignes détendues, je passe en pilotage vocal "non, non, NON", je retends le tout, atteins l'eau, réussis à aller en nage tractée jusqu'au bord de la zone occupée par les algues, et là une demi-aile dit merde à l'autre... Le noeud pap se pose en dehors des algues, mais il n'y a plus d'air, natakite, pas facile à rouler la bête avec son envergure, sans avoir pied mais avec les jambes prises dans les algues. Je réussis à ne pas embarquer plus d'un litre d'eau, à traverser en me déhalant à travers les touffes la zone d'algues, retour à la case départ, ne touchez pas 20 000...
Je remets le tout en ordre sans trop de difficultés, et comme je suis un peu idiot (et que c'est monté), j'y retourne.
Cette fois-ci j'atteindrai pas l'eau
, arrivé en bas du talus, l'aile va chercher un nouveau bord de fenêtre 30 degrés plus loin, puis va se vraquer dans les algues. Elle est en portefeuille avec les brides à l'intérieur du tissu, je peux donc rouler les lignes en tirant l'aile sans chaluter.
Au fond, orages sur le pilat, ou j'étais la veille
Same player play again, cette fois-ci j'exagère un peu le mixer (b-1 c-2), le vent est monté, ça sera la bonne, je traverse en nage tractée la zone maudite, le buste au planing sur la planche.
La sonic se comporte très bien dans ce 10-20, elle tombe à contre 2-3 fois et elle a toujours re-décollée. Je me suis juste senti très seul quand j'ai passé 5 minutes à essayer de la re-décoller en défaisant 2 cravates (une par oreille), alors qu'une péniche arrivait 800 mètres sous le vent, puis 500 mètres,...puis...OUF. Par contre j'y suis allé doucement avec mon dos et je sens que ce n'est clairement pas une aile qui accepte d'être ridée timoré, sur la réserve, il faut rester actif et agressif dans ce genre de vent. Quelques KL hélico me remettent le bassin en place, puis au bout d'une heure et demi je commence à sentir un peu mon dos à la montée sur les sauts les plus secs, donc malgré que Steph soit arrivé, je vais poser pendant qu'il est temps.
Stéphane lors de sa seconde mise à l'eau, optimiste en Ozone catalyst 9m :
Escalier à la con, ultra glissant, avec belles déventes. Je préfère encore le talus
On voit dans son regard qu'il se demande s'il va se la prendre sur le coin de la tronche, ou se faire arracher, alors qu'il est obligé d'attendre que la péniche passe.
Yummy!
Le pilote de la RPM 10 en arrière plan a dû passer en pilotage vocal lui aussi "Mayday, mayday, I'm going down"
Je crois que c'est à cette fraction de seconde que Stéphane a tilté que la gerbe allait me mouiller, et que moi j'ai sauté de mon rocher pour un repli stratégique. Admirez l'algue projetée dans la gerbe, sur la droite
Solidarité entre kiteux. La pluie arrivant, je plie l'aile de Stéphane pendant ce temps...