Jawaï et beau duc
Publié : dim. 17 juin 2018 22:30
Après le joudi triple dose, week-end double dose... Belle session à Jawaï le sadi, après un pur repas 5* chez l'Italien du coin : "chez Giarmoleol".
Début de sesh avec 8-10 nds en foil avec le gong de Giarmo, ça montera ensuite à 12-15 nds, en kooka. J'étais pile poil dans le sweet spot foilesque de la so² 15, le spot était tout flat (8 nds...), j'ai retrouvé mon niveau que j'avais à Dubaï, voir mieux, non seulement j'étais bien stable (malgré une bonne vivacité en lacet du foil je trouve), mais en plus assez rapide (plus qu'avec le carafino et la speed 4 18 !), vu que je ne me boitais plus et me sentais presque à l'aise, je cherchais même à tarter par brefs moments. Incliner un peu le tout, descendre un poil la grande 15, border...ça siffle, ça part fort, la pression dans les jambes augmente, puis c'est l'explosion . Et aussi à faire des petits virages, et 2 jibes à plats rentrés (c'est-à-dire : ralentir, plaquer le bouzin sur l'eau, tourner, mettre le pied arrière dans le nouveau strap, et repartir en vol sur l'autre amure. Avec mouvements incontrôlés pendant le tout, mais sans que les fesses ne touchent l'eau).
J'ai aussi enfin chopé le mode d'emploi de la speed crossing de Giarmo. En 15 m dans 10 nds, plus facile que dans 7-8 quand plus rien ne marche ! Malgré de belles prises de vitesse, board à plat, avec aucun poids sur les jambes, et 120% ( ) de l'effort latéral dans la papatte arrière, j'ai pas aimé (c'est la manière polie de le dire). Ça ne va pas si vite que ça (du moins dans 10 nds), surtout si l'on considère que de travers c'est facile d'aller vite. Et justement question amure, ça cape queue dalle. Au moins, une bonne chose de faite, j'arrêterai de m'acharner à vouloir partir dans le light avec lorsqu'il me la prête gentiment, ça marche oui mais pour moi, le déséquilibre d'appuis est plus désagréable que de rester sur la plage.
Test d'une 12 à caisson que son concepteur mettait au point (nouvelle marque, à la base des parapentistes). Une fois réglée, j'ai trouvé que c'était une bonne base pour une aile de freeride. A voir une fois finalisée, on en reparlera.
Bon BBQ le sadi soir, et l'on se réveille le gromanche comme des gros manches, le rhum est passé par là. Mission beauduc, je suis un peu optimiste et grée la 11 avec laquelle je fais 2 bords, j'ai dû me choper les seules rafales à plus de 25 nds du moment. Comme le programme c'est freeride tranquille upwind dans les vagues courtes, je sors la 6, la machine à faire du cap sans efforts. Giarmo et les filles ne capent pas trop, je vais donc seul à l'objectif du jour, le phare de la Gacholle, à 5 bornes upwind de là. Le début se fait facile (soso 6 en mode "fast & furious"), puis la côte s'infléchit, ça devient furieusement side-off (c'était le but me direz-vous, pour ne plus avoir de clapot). Le vent est pourri mais les vagues sont excellentes, des grandes lignes qui se font blaster leur crêtes par le vent side-off. F&F excelle dans le surf side-off. Et dans le flat au ras de la plage, et aussi à la croisée des kickers, y a moyen de se mettre quelques méchants tirs. Je deviens un peu plus à l'aise dans la gestion des vols hauts avec aile rapide, et je commence à rentrer les tricks que je fais avec les grosses .
Le troucduc habituel coupe les vagues et le vent à mi-chemin de mon downwind, on sent que le vent est perturbé. Je rentre un peu à la limite, et au vu des 12 nds, j'ai la grosse confiance une fois revenu sur la plage. Belle surprise lorsque je me mange une belle bulle lors d'un saut à pieds sur la plage, suis monté 2-3 fois plus haut que les 2 m visés, y en a qui ont eu peur pour leur van...
On mange puis ça tombe bizarrement et je sors magik 15. Je suis à peu près le seul à caper en face de la plage et en profite pour me mettre quelques vols, puis le vent monte et je vais chercher du flat avec moins de monde. Ça faisait longtemps que j'avais pas fait le con en grosse bâche sur du flat. La 15 déboîte sa mémé en déhooké, y en a 2-3 où c'est parti tellement haut que j'ai lâchement triché, en remontant au zenith l'aile pendant le saut initialement aile basse... Long moment de solitude, à gigoter déhooké, pendu sous un planeur de classe 15 m, à se demander s'il y aura assez de place sous le vent pour replaquer, rehooker, re-cranter, avant le bord...
Pi je vais refaire un tour près du phare (re - 5 km d'upwind, avalés par la 15). Je croise Giarmo qui en revient et qui s'y est fait malmener en soFR 11 + speed crossing, et fatalement le vent me fait une belle crasse : baisse subite à 6-7 nds avec bascule de 30° de la fenêtre. J'étais bien vulnérable, en nage tractée dans le shore break ( shit happens) et la so² a moyennement kiffé... Allez on dévraque le tout en lui faisant quitter le sol à chaque vague qui passe dessous, redécollage / redéployage, petit flip au moment de chercher le kooka dans les vagues, puis retour maison...
Quelques grosses rafales (26 nds relevés, je pense qu'ils y étaient) et grosses grosse molles (8 nds ? moins ?) lorsque des bulles thermiques se battent avec le mistral. La so² 15 demande une bonne gestion mais se maîtrise tout de même et permet limite de se lâcher dans ces conditions, et d'aller chercher le gros jump.
Et là.... ... le vol de ma vie, un truc de fou furieux. Une douzaine d'années de kite, jamais vu ça. Mon habitude de la guanguise (lac à rafales et à seconds effets kisscool) a dû me faire sauter juste au bon moment, et c'est bien monté, plus d'une dizaine de mètres, puis ça a continué à monter, fort, très fort. Grosse gueulante (yoooouuu-hooooouuu) arrivé vers les 15-20 mètres, puis je reprends mon souffle et continue à gérer le pilotage (je devais déjà en être à ma 3-4ème relance). Ça continue à monter, re-guelante (arriba arriba arriba Yeepa ), aussi un peu pour prévenir le mec qui passe une centaine de mètres sous mon vent. Je suis à une distance de l'eau que je n'avais jamais vu, même depuis le mat du cata de mon enfance (21 m), j'ai passé depuis longtemps la distance "ça pourrait faire très très mal" (10 m), et suis physiologiquement à la hauteur "si tu te rates, tu meurs". Vu les ailes des autres riders, je pense être à un bon 30 mètres.
J'ai eu du pot de ne pas sortir de la bulle. Redescente tout en douceur, assez choqué, sans trop dériver (heureusement, vu le troupeau quelques centaines de mètres sous le vent). Posé tout en douceur, vraiment à vitesse 0, après une bonne douzaine de relances (droite-gauche de l'aile). Mes progrès en vol de pente durant cette saison de snowkite et de mtb sur champs pentus étaient nécessaires pour gérer ce genre de vols. Bref, le plus gros saut de ma vie, un hangtime supérieur à la plupart de mes vols de pente (15 secondes ? Difficile à dire, avec la pompe à adrénaline qui crache plein débit, la perception du temps est différente. En tout cas, plus long que ce que je connais des couplets de "I believe I can fly" ).
J'ai pas eu les balloches (et ça ne m'a pas traversé l'esprit) de lancer un KL hélico, je sais pas trop ce que ça aurait donné question gestion des tours de barre (devait y avoir moyen d'en envoyer un sacré paquet), ni question gestion de l'effet pendule et du risque de sortir de la bulle.
Justement, côté risque de sortir de la bulle, quelques secondes après avoir posé, c'est passé de la rafale à 20 nds++ à 7-8 nds durant une dizaine de secondes...
Bref, ce jump, il m'a fait la session, d'habitude je souris pas trop sur l'eau mais là j'avais un truc niais accroché d'une oreille à l'autre. J'espère avoir la chance d'en refaire un comme ça sans avoir à attendre 10 ans.
Au bilan, j'ai adoré la 6m, une bombinette, et j'ai vraiment joui avec la 15. J'avais des doutes sur le potentiel de fun en plage haute de cette aile (une session qui planait mais cassait pas 3 pattes à un canard à Marseille dans un peu plus de 15 nds), mes doutes sont levés.
Un sacré week-end avec Giarmo et ses copines je vais bien dormir ce soir.
Début de sesh avec 8-10 nds en foil avec le gong de Giarmo, ça montera ensuite à 12-15 nds, en kooka. J'étais pile poil dans le sweet spot foilesque de la so² 15, le spot était tout flat (8 nds...), j'ai retrouvé mon niveau que j'avais à Dubaï, voir mieux, non seulement j'étais bien stable (malgré une bonne vivacité en lacet du foil je trouve), mais en plus assez rapide (plus qu'avec le carafino et la speed 4 18 !), vu que je ne me boitais plus et me sentais presque à l'aise, je cherchais même à tarter par brefs moments. Incliner un peu le tout, descendre un poil la grande 15, border...ça siffle, ça part fort, la pression dans les jambes augmente, puis c'est l'explosion . Et aussi à faire des petits virages, et 2 jibes à plats rentrés (c'est-à-dire : ralentir, plaquer le bouzin sur l'eau, tourner, mettre le pied arrière dans le nouveau strap, et repartir en vol sur l'autre amure. Avec mouvements incontrôlés pendant le tout, mais sans que les fesses ne touchent l'eau).
J'ai aussi enfin chopé le mode d'emploi de la speed crossing de Giarmo. En 15 m dans 10 nds, plus facile que dans 7-8 quand plus rien ne marche ! Malgré de belles prises de vitesse, board à plat, avec aucun poids sur les jambes, et 120% ( ) de l'effort latéral dans la papatte arrière, j'ai pas aimé (c'est la manière polie de le dire). Ça ne va pas si vite que ça (du moins dans 10 nds), surtout si l'on considère que de travers c'est facile d'aller vite. Et justement question amure, ça cape queue dalle. Au moins, une bonne chose de faite, j'arrêterai de m'acharner à vouloir partir dans le light avec lorsqu'il me la prête gentiment, ça marche oui mais pour moi, le déséquilibre d'appuis est plus désagréable que de rester sur la plage.
Test d'une 12 à caisson que son concepteur mettait au point (nouvelle marque, à la base des parapentistes). Une fois réglée, j'ai trouvé que c'était une bonne base pour une aile de freeride. A voir une fois finalisée, on en reparlera.
Bon BBQ le sadi soir, et l'on se réveille le gromanche comme des gros manches, le rhum est passé par là. Mission beauduc, je suis un peu optimiste et grée la 11 avec laquelle je fais 2 bords, j'ai dû me choper les seules rafales à plus de 25 nds du moment. Comme le programme c'est freeride tranquille upwind dans les vagues courtes, je sors la 6, la machine à faire du cap sans efforts. Giarmo et les filles ne capent pas trop, je vais donc seul à l'objectif du jour, le phare de la Gacholle, à 5 bornes upwind de là. Le début se fait facile (soso 6 en mode "fast & furious"), puis la côte s'infléchit, ça devient furieusement side-off (c'était le but me direz-vous, pour ne plus avoir de clapot). Le vent est pourri mais les vagues sont excellentes, des grandes lignes qui se font blaster leur crêtes par le vent side-off. F&F excelle dans le surf side-off. Et dans le flat au ras de la plage, et aussi à la croisée des kickers, y a moyen de se mettre quelques méchants tirs. Je deviens un peu plus à l'aise dans la gestion des vols hauts avec aile rapide, et je commence à rentrer les tricks que je fais avec les grosses .
Le troucduc habituel coupe les vagues et le vent à mi-chemin de mon downwind, on sent que le vent est perturbé. Je rentre un peu à la limite, et au vu des 12 nds, j'ai la grosse confiance une fois revenu sur la plage. Belle surprise lorsque je me mange une belle bulle lors d'un saut à pieds sur la plage, suis monté 2-3 fois plus haut que les 2 m visés, y en a qui ont eu peur pour leur van...
On mange puis ça tombe bizarrement et je sors magik 15. Je suis à peu près le seul à caper en face de la plage et en profite pour me mettre quelques vols, puis le vent monte et je vais chercher du flat avec moins de monde. Ça faisait longtemps que j'avais pas fait le con en grosse bâche sur du flat. La 15 déboîte sa mémé en déhooké, y en a 2-3 où c'est parti tellement haut que j'ai lâchement triché, en remontant au zenith l'aile pendant le saut initialement aile basse... Long moment de solitude, à gigoter déhooké, pendu sous un planeur de classe 15 m, à se demander s'il y aura assez de place sous le vent pour replaquer, rehooker, re-cranter, avant le bord...
Pi je vais refaire un tour près du phare (re - 5 km d'upwind, avalés par la 15). Je croise Giarmo qui en revient et qui s'y est fait malmener en soFR 11 + speed crossing, et fatalement le vent me fait une belle crasse : baisse subite à 6-7 nds avec bascule de 30° de la fenêtre. J'étais bien vulnérable, en nage tractée dans le shore break ( shit happens) et la so² a moyennement kiffé... Allez on dévraque le tout en lui faisant quitter le sol à chaque vague qui passe dessous, redécollage / redéployage, petit flip au moment de chercher le kooka dans les vagues, puis retour maison...
Quelques grosses rafales (26 nds relevés, je pense qu'ils y étaient) et grosses grosse molles (8 nds ? moins ?) lorsque des bulles thermiques se battent avec le mistral. La so² 15 demande une bonne gestion mais se maîtrise tout de même et permet limite de se lâcher dans ces conditions, et d'aller chercher le gros jump.
Et là.... ... le vol de ma vie, un truc de fou furieux. Une douzaine d'années de kite, jamais vu ça. Mon habitude de la guanguise (lac à rafales et à seconds effets kisscool) a dû me faire sauter juste au bon moment, et c'est bien monté, plus d'une dizaine de mètres, puis ça a continué à monter, fort, très fort. Grosse gueulante (yoooouuu-hooooouuu) arrivé vers les 15-20 mètres, puis je reprends mon souffle et continue à gérer le pilotage (je devais déjà en être à ma 3-4ème relance). Ça continue à monter, re-guelante (arriba arriba arriba Yeepa ), aussi un peu pour prévenir le mec qui passe une centaine de mètres sous mon vent. Je suis à une distance de l'eau que je n'avais jamais vu, même depuis le mat du cata de mon enfance (21 m), j'ai passé depuis longtemps la distance "ça pourrait faire très très mal" (10 m), et suis physiologiquement à la hauteur "si tu te rates, tu meurs". Vu les ailes des autres riders, je pense être à un bon 30 mètres.
J'ai eu du pot de ne pas sortir de la bulle. Redescente tout en douceur, assez choqué, sans trop dériver (heureusement, vu le troupeau quelques centaines de mètres sous le vent). Posé tout en douceur, vraiment à vitesse 0, après une bonne douzaine de relances (droite-gauche de l'aile). Mes progrès en vol de pente durant cette saison de snowkite et de mtb sur champs pentus étaient nécessaires pour gérer ce genre de vols. Bref, le plus gros saut de ma vie, un hangtime supérieur à la plupart de mes vols de pente (15 secondes ? Difficile à dire, avec la pompe à adrénaline qui crache plein débit, la perception du temps est différente. En tout cas, plus long que ce que je connais des couplets de "I believe I can fly" ).
J'ai pas eu les balloches (et ça ne m'a pas traversé l'esprit) de lancer un KL hélico, je sais pas trop ce que ça aurait donné question gestion des tours de barre (devait y avoir moyen d'en envoyer un sacré paquet), ni question gestion de l'effet pendule et du risque de sortir de la bulle.
Justement, côté risque de sortir de la bulle, quelques secondes après avoir posé, c'est passé de la rafale à 20 nds++ à 7-8 nds durant une dizaine de secondes...
Bref, ce jump, il m'a fait la session, d'habitude je souris pas trop sur l'eau mais là j'avais un truc niais accroché d'une oreille à l'autre. J'espère avoir la chance d'en refaire un comme ça sans avoir à attendre 10 ans.
Au bilan, j'ai adoré la 6m, une bombinette, et j'ai vraiment joui avec la 15. J'avais des doutes sur le potentiel de fun en plage haute de cette aile (une session qui planait mais cassait pas 3 pattes à un canard à Marseille dans un peu plus de 15 nds), mes doutes sont levés.
Un sacré week-end avec Giarmo et ses copines je vais bien dormir ce soir.