Lacanau Nord
Publié : lun. 30 oct. 2023 22:05
Session "floor is lava" . 4m50 de houle de prévue, 15 secondes de période, 20-40 nds side-on de SW... Je chauffe G. qui n'a jamais trop peur, on chauffe ensuite A. qui est en général mon comparse pour aller dans du (très) gros, et avec des prév' comme ça, direction Lacanau.
Ça fait déjà plusieurs fois qu'on va à Lacanau, car en général, on ne va sur la côte Atlantique que :
-lorsque les prév' sont énormes, donc même si ça se dégonfle un peu, on ne mange pas la carotte, "il en reste un peu, je vous l'emballe ?". Vu les 3h de route, faut que ça soit un minimum garanti.
-du coup, avec 30-40 nds de vent, ça donne vite 3-6 mètres, donc faut que ça soit side / side-on. Donc en général, composante de Sud. Donc pour être sûr de pas se faire déventer dans le fond du golf de Gascogne, c'est option Nord.
Donc one again a beast to fly, Lacanau Nord. Et comme d'hab, sur la route, on flippe de la carotte. Mais ça va, y en a :
Au large, ça pète haut, bien haut. Genre 4-5 mètres au jugé, conforme aux prév . La bonne nouvelle, c'est que le vent est établi, par contre, il semble très side. Les crêtes se font décalquer et volent bien haut.
Et même si la reforme vicieuse classique semble absente, il y a une barre maousse costaude. Rien qu'en s'y projetant mentalement, on ne peut pas s'empêcher de respirer par le coin de la boouche, lèvre crispées, "kssss..." de temps en temps.
Même les velella velella (seuls animaux à voile... j'aime bien ) se sont fait rétamer sur la plage.
A. psychotte et transmet un peu ça. "face, à la mer,..." désolé pour la Calogero dans la tête
G. n'a jamais fait de vagues de cette taille, donc il est preneur de conseils. J'ai pas peur pour lui, il pilote très bien, et il a décidé de rester dans la mousse. Et j'ai pas peur pour A. non plus, il veut absolument être en strapless -> il ira pas bien loin !
J'ai pas peur pour moi non plus,... 'tain, je me fais rappeler à l'ordre sur les 3-4 premiers sauts de mousse et de barre !
J'y vais en premier, ozone 7 edge d'Aile-Iz, j'aime beaucoup cette aile pour ces conditions-là : t'es très bien toilé (aile pleine) dès qu'il y a 13-14 nds, elle est rapide pour lancer un waterstart ou un coup de boost, elle sustente fort et monte haut pour sauter les vagues, elle a un cap de folie dès que t'es au planning... Et pour surfer, gros depower, et assez bonne tenue en l'air.
Bon, là, le problème immédiat, c'est pas de surfer, mais de passer la barre. Suite à la casse de mon crochet de spreadbar, j'ai fait une greffe de harnais avec celle d'Aile-Iz, crochet beaucoup plus long -> je suis bien déstabilisé les premiers sauts, avec des réceptions qui partent sur la carre avant.
photos qui ont été prises en fin de session, ça avait déjà baissé d'un petit mètre.
Je me fais au nouveau crochet, profite d'un courant de baïne dans les mousses pour remonter au taquet, je me fais pousser les balls et ça sort entre deux grosses séries, en suivant la zone moins violente de la sortie de baïne.
Je franchis la reforme qui, en fait, est belle et bien présente, et fatasse, et derrière, je mets deux ou trois demi-tours face à des monstres.
Aller, go, elle a l'air petite...
Oups, pardon mademoiselle. Heu, madaaaame... Heu, MÔSSIEUR ! Et un demi-tour de plus, un. A ce petit jeu, je finis par décider, que plutôt d'essayer de franchir entre deux séries, et d'arriver au large pile quand la nouvelle série arrive avec le géant qui se dresse à 5m+, bah d'arriver avec suffisamment d'élan sur une série qui pète déjà, de sauter les grosses alors qu'elles ont déjà un peu pété (ce qui nécessite déjà de pouvoir monter de manière fiable à 6-7 mètres), et d'arriver à la zone d'impact principale lorsque la série est terminée.
Ça paye, j'arrive comme ça un peu sans m'en rendre compte au large "tiens, c'est fini ? y a pu ?". La houle en elle-même est énorme. C'est pile side, et à chaque bord qui me ramène vers la plage, j'essaye de trouver les deux evo 7, celle d'A. et de G. Ils sont toujours tous les deux juste à côté l'un de l'autre donc faciles à repérer (et les seuls autres kites), par contre dès que je suis dans un creux, la crête suivante me les masque. Et je sais que dès qu'il en manquera une à l'appel, je devrais rentrer et aller au charbon :
-G. n'a pas le niveau pour aider A., donc ça sera à moi d'y aller
-si c'est A. qui aide G., bah déjà il a pas forcément le niveau non plus (surtout s'il est en strapless), et aussi, je peux pas me permettre de m'en mettre une pendant qu'il est déjà occupé.
Étonnamment, ça tient, les deux voiles restent en l'air (surtout au zénith ), et je peux profiter.
Je me fais quelques bords de placement upwind, de repérage des séries, du banc de sable que je vise pour faire déclencher une gauche (downwind) plus loin de la plage que là où ça part en barre généralisée, et je finis par me lancer sur une.
Oh-pu-tain ! C'est une moyenne, mais ça nécessite déjà une vitesse de taré rien que pour rester dessus... La edge commence à tirer fort, et je peux à peine abattre, si je fais ça je ne vais plus assez vers le bas de la vague, et le haut... Heu, le haut commence à être sacrément haut, et sacrément raide ! Je m'échappe en profitant d'une rupture de propagation, alors que là-haut, il y a déjà 3 fois ma taille facile. Aile à 45°, j'en ai facile à mi-lignes.
Je me replace au large, vise les dernières des séries, et re-belotte : quasi impossible de faire autre chose que des grandes droites, pleine balle en toeside, edge choquée, en dropant à 35 nds... Je me fais même enfermer, avec la barre de la cité des 4000 qui se fracasse au ras des fesses. Toujours frontside... J'hésite entre rester frontside - mais "plafonner" vers 30 nds, passer backside - mais risquer de me faire croquer très fort si je me bourre... Et aussi entre regarder derrière pour doser le niveau de prise de risque que je dois prendre côté Vmax, et regarder devant, pour voir les rebonds que le clapot pourrait me faire avoir.
La edge ne touche jamais l'eau ("floor is lava !" si elle tombe, elle est directement morte, et moi, je suis assez mal), et la session se poursuit, Gorillaz dans la tête. A. ne passe pas, donc toujours seul au large, et avec une lecture de vague un peu meilleure (surtout pour essayer de choper les plus lisses, permettant d'aller le plus vite possible en contrôle), et un vent qui passe un peu plus side-on (trop side au début), je commence à m'en mettre quelques unes où je kiff des grandes courbes, du vrai surf sans trop de traction dans l'aile, genoux un peu pliés au drop, appuis puissants au bottom, aller chercher un bout qui est en tain de se redresser, 2-3 fois plus haut...
Avec toujours le décompte de mes deux comparses dès que je suis sur des bords de replacage. Ah, ça y est, y en a plus qu'une... Marde. Je suis pas au max d'une série, il y a de l'air (j'ai la moitié du trim' de la edge et elle est remplie partout, prête à booster à la moindre solliciation), je suis bien placé question upwind et sortie de baïne pour rentrer, -> go direct. Je colle aux fesses d'une bombe, ride abattu barre mi-bordée, dans les embruns de la crête qui se fait souffler... Je me paye le luxe de terminer en surfant la reforme qui n'est pas si dégueulasse que ça, et j'arrive alors que l'aile d'A. est déjà sortie de l'eau.
Au final, ce jour-là, entre les retours pour aide, pause, ou les enfermements, je repasserai 5 fois la barre pour sortir au large, la première était la seule difficile. Je me suis tout de même fait un combo enfermement puis pause, celle-là elle était vraiment énorme, elle m'a vraiment surpris, et j'ai très nettement eu la sensation d'avoir cramé une vie. C'est rare que j'aille me poser sur la plage, aile au zénith .
Avec de la confiance et beaucoup d'élan, je me taperai même une sortie à l'esbrouffe, en pleine série. Une fois que t'es dynamique et que tu te laisses pas dominer, ça va bien.
Une belle première partie de session, avec quelques bombasses surfées et un grand sourire. . A. ne sortant toujours pas, et comme je sens que j'ai déjà cramé quelques vies et de l'énergie, le reste ça sera finition en freestyle.
Ça fait déjà plusieurs fois qu'on va à Lacanau, car en général, on ne va sur la côte Atlantique que :
-lorsque les prév' sont énormes, donc même si ça se dégonfle un peu, on ne mange pas la carotte, "il en reste un peu, je vous l'emballe ?". Vu les 3h de route, faut que ça soit un minimum garanti.
-du coup, avec 30-40 nds de vent, ça donne vite 3-6 mètres, donc faut que ça soit side / side-on. Donc en général, composante de Sud. Donc pour être sûr de pas se faire déventer dans le fond du golf de Gascogne, c'est option Nord.
Donc one again a beast to fly, Lacanau Nord. Et comme d'hab, sur la route, on flippe de la carotte. Mais ça va, y en a :
Au large, ça pète haut, bien haut. Genre 4-5 mètres au jugé, conforme aux prév . La bonne nouvelle, c'est que le vent est établi, par contre, il semble très side. Les crêtes se font décalquer et volent bien haut.
Et même si la reforme vicieuse classique semble absente, il y a une barre maousse costaude. Rien qu'en s'y projetant mentalement, on ne peut pas s'empêcher de respirer par le coin de la boouche, lèvre crispées, "kssss..." de temps en temps.
Même les velella velella (seuls animaux à voile... j'aime bien ) se sont fait rétamer sur la plage.
A. psychotte et transmet un peu ça. "face, à la mer,..." désolé pour la Calogero dans la tête
G. n'a jamais fait de vagues de cette taille, donc il est preneur de conseils. J'ai pas peur pour lui, il pilote très bien, et il a décidé de rester dans la mousse. Et j'ai pas peur pour A. non plus, il veut absolument être en strapless -> il ira pas bien loin !
J'ai pas peur pour moi non plus,... 'tain, je me fais rappeler à l'ordre sur les 3-4 premiers sauts de mousse et de barre !
J'y vais en premier, ozone 7 edge d'Aile-Iz, j'aime beaucoup cette aile pour ces conditions-là : t'es très bien toilé (aile pleine) dès qu'il y a 13-14 nds, elle est rapide pour lancer un waterstart ou un coup de boost, elle sustente fort et monte haut pour sauter les vagues, elle a un cap de folie dès que t'es au planning... Et pour surfer, gros depower, et assez bonne tenue en l'air.
Bon, là, le problème immédiat, c'est pas de surfer, mais de passer la barre. Suite à la casse de mon crochet de spreadbar, j'ai fait une greffe de harnais avec celle d'Aile-Iz, crochet beaucoup plus long -> je suis bien déstabilisé les premiers sauts, avec des réceptions qui partent sur la carre avant.
photos qui ont été prises en fin de session, ça avait déjà baissé d'un petit mètre.
Je me fais au nouveau crochet, profite d'un courant de baïne dans les mousses pour remonter au taquet, je me fais pousser les balls et ça sort entre deux grosses séries, en suivant la zone moins violente de la sortie de baïne.
Je franchis la reforme qui, en fait, est belle et bien présente, et fatasse, et derrière, je mets deux ou trois demi-tours face à des monstres.
Aller, go, elle a l'air petite...
Oups, pardon mademoiselle. Heu, madaaaame... Heu, MÔSSIEUR ! Et un demi-tour de plus, un. A ce petit jeu, je finis par décider, que plutôt d'essayer de franchir entre deux séries, et d'arriver au large pile quand la nouvelle série arrive avec le géant qui se dresse à 5m+, bah d'arriver avec suffisamment d'élan sur une série qui pète déjà, de sauter les grosses alors qu'elles ont déjà un peu pété (ce qui nécessite déjà de pouvoir monter de manière fiable à 6-7 mètres), et d'arriver à la zone d'impact principale lorsque la série est terminée.
Ça paye, j'arrive comme ça un peu sans m'en rendre compte au large "tiens, c'est fini ? y a pu ?". La houle en elle-même est énorme. C'est pile side, et à chaque bord qui me ramène vers la plage, j'essaye de trouver les deux evo 7, celle d'A. et de G. Ils sont toujours tous les deux juste à côté l'un de l'autre donc faciles à repérer (et les seuls autres kites), par contre dès que je suis dans un creux, la crête suivante me les masque. Et je sais que dès qu'il en manquera une à l'appel, je devrais rentrer et aller au charbon :
-G. n'a pas le niveau pour aider A., donc ça sera à moi d'y aller
-si c'est A. qui aide G., bah déjà il a pas forcément le niveau non plus (surtout s'il est en strapless), et aussi, je peux pas me permettre de m'en mettre une pendant qu'il est déjà occupé.
Étonnamment, ça tient, les deux voiles restent en l'air (surtout au zénith ), et je peux profiter.
Je me fais quelques bords de placement upwind, de repérage des séries, du banc de sable que je vise pour faire déclencher une gauche (downwind) plus loin de la plage que là où ça part en barre généralisée, et je finis par me lancer sur une.
Oh-pu-tain ! C'est une moyenne, mais ça nécessite déjà une vitesse de taré rien que pour rester dessus... La edge commence à tirer fort, et je peux à peine abattre, si je fais ça je ne vais plus assez vers le bas de la vague, et le haut... Heu, le haut commence à être sacrément haut, et sacrément raide ! Je m'échappe en profitant d'une rupture de propagation, alors que là-haut, il y a déjà 3 fois ma taille facile. Aile à 45°, j'en ai facile à mi-lignes.
Je me replace au large, vise les dernières des séries, et re-belotte : quasi impossible de faire autre chose que des grandes droites, pleine balle en toeside, edge choquée, en dropant à 35 nds... Je me fais même enfermer, avec la barre de la cité des 4000 qui se fracasse au ras des fesses. Toujours frontside... J'hésite entre rester frontside - mais "plafonner" vers 30 nds, passer backside - mais risquer de me faire croquer très fort si je me bourre... Et aussi entre regarder derrière pour doser le niveau de prise de risque que je dois prendre côté Vmax, et regarder devant, pour voir les rebonds que le clapot pourrait me faire avoir.
La edge ne touche jamais l'eau ("floor is lava !" si elle tombe, elle est directement morte, et moi, je suis assez mal), et la session se poursuit, Gorillaz dans la tête. A. ne passe pas, donc toujours seul au large, et avec une lecture de vague un peu meilleure (surtout pour essayer de choper les plus lisses, permettant d'aller le plus vite possible en contrôle), et un vent qui passe un peu plus side-on (trop side au début), je commence à m'en mettre quelques unes où je kiff des grandes courbes, du vrai surf sans trop de traction dans l'aile, genoux un peu pliés au drop, appuis puissants au bottom, aller chercher un bout qui est en tain de se redresser, 2-3 fois plus haut...
Avec toujours le décompte de mes deux comparses dès que je suis sur des bords de replacage. Ah, ça y est, y en a plus qu'une... Marde. Je suis pas au max d'une série, il y a de l'air (j'ai la moitié du trim' de la edge et elle est remplie partout, prête à booster à la moindre solliciation), je suis bien placé question upwind et sortie de baïne pour rentrer, -> go direct. Je colle aux fesses d'une bombe, ride abattu barre mi-bordée, dans les embruns de la crête qui se fait souffler... Je me paye le luxe de terminer en surfant la reforme qui n'est pas si dégueulasse que ça, et j'arrive alors que l'aile d'A. est déjà sortie de l'eau.
Au final, ce jour-là, entre les retours pour aide, pause, ou les enfermements, je repasserai 5 fois la barre pour sortir au large, la première était la seule difficile. Je me suis tout de même fait un combo enfermement puis pause, celle-là elle était vraiment énorme, elle m'a vraiment surpris, et j'ai très nettement eu la sensation d'avoir cramé une vie. C'est rare que j'aille me poser sur la plage, aile au zénith .
Avec de la confiance et beaucoup d'élan, je me taperai même une sortie à l'esbrouffe, en pleine série. Une fois que t'es dynamique et que tu te laisses pas dominer, ça va bien.
Une belle première partie de session, avec quelques bombasses surfées et un grand sourire. . A. ne sortant toujours pas, et comme je sens que j'ai déjà cramé quelques vies et de l'énergie, le reste ça sera finition en freestyle.