Chouettes sessions de partout
. Canet dès le dimanche, je descends solo avec Fairlady, je peux donc pas embarquer la door d'Aile-Iz, qui me rejoindra deux jours plus tard. Je déroge aussi au sacro-saint "jamais sans ma 15", car ça a l'air sacrément ON-OFF comme prév' : soit tout, soit rien. J'apprends par contre de mes erreurs, et cette fois j'embarque la 5. Et je prends tout de même la Kestrel 12 d'Aile-Iz, toute neuve, histoire de la tester avant les vacances au Portugal.
C'est déjà établi quand j'arrive sur le coup de 14h sur Canet, je monte le foil, sors le TT, et arrive sur la plage avec la Kestrel 8 (j'aime beauucoup cette voile
). Pour le foil, j'ai monté l'avion de (free)race, l'escape 510, histoire de tester ce qu'un avion plus rapide donne, histoire de ne pas saturer en vitesse quand tu descends de la houle qui n'a pas encore cassée et ralentie.
Alors sur le flat tant que la houle n'est pas encore arrivée, c'est le bon choix. Par contre dès qu'il faut surfer,
...
. Les carves sont difficiles et sans intérêt (trop larges pour des sensations), le passage d'un virage à l'autre est limite désagréable (la sensation rail-to-rail, avec renvoi, est ce que je préfère en snowboard / TT / foil...). Et ça, c'est pour les côtés les moins négatifs, car à la remontée au vent, je me bouffe des décrochages si je nav' trop lentement, et j'ai l'avion qui sort des vagues qu'il traverse si je nav' plus vite.
Dans ce goût-là, les changements de pieds sont mission impossible, faut dire que remonter en croisant à 10-12 nds de la houle de période 4 secondes, ça laisse pas beaucoup de temps pour réussir son changement de pieds !
Et une fois dans le même sens que la houle, ça m'empêche pas non plus de me manger des décrochages.
Bref, c'est pas la meilleure partie de la session.
De toute manière, ça devient creux, le vent monte, je gère plus en foil, donc je passe sur la kooka.... Rah... Lovely
!!
Superbes couleurs d'eau, des vagues qui se skatent dans tous les sens, je me chauffe sur des off the lip et du roller qui splash.
Puis, étonnamment, les vagues se font "claquer au sol", plus aucun intérêt. Je vais donc dans la bassine de flat, celle coincée entre deux digues qu'Aile-Iz a décrit plus haut. On y tourne à 2 voir 3 kiter, en se refaisant au large, et en venant y caler un saut.
Premier jump, j'arrive ultra confiant, de l'air dans la 8, je saute, je réfléchis pas, j'envoie le loop.... Ouh là, j'ai beaucoup trop pris pour acquis les loop en caisson moi ! La Kestrel dit non-non, et je me crash bien fort après un 3/4 de tour qui pique. En fait, y a pas tant que ça, 20 nds, et j'ai tiré la barre de la même manière que j'avais dû m'adapter pour pas looper trop fort dans 35 nds à la dernière session avec cette aile, donc ça l'a pas fait. Du tout.
J'ai pas plus mal que ça au pied qui s'est mangé la board (et a mangé le foil un paquet de fois avant ça), donc poursuite de la session, avec high jump et darkslides. La bassine est un poil courte tout de même, je sens que si je mets le loop hélico, je peux vite replaquer sur la digue sous le vent
.
Fin de session avec une belle lumière encore, le vent baisse, les vagues coupent, temps d'aller au spot dodo !
Le lendemain, j'ai même pas le temps de me baigner, qu'il y a déjà du vent. Je tape la discut' avec un planchou qui monte un foil et grée le reste de son bordel, et on va ensemble à l'eau. Le temps de faire ça, c'est déjà monté, avec le nuage qui annonce l'arrivée du thermique :
J'ai très envie de tester la 12 (et pas prévu de rider le lendemain), donc c'est la seule occasion. Normalement, j'aurais mis 8 et foil, là je sors donc la 12, avec la kooka. Aile réglée mixer tout aligné, bien linéaire, ultra stable, douce (mais assez présente tout de même), prévisible, maniable sans être vive. Quelques bons sauts dans une petite, puis une grosse, vingtaine de nœuds. Les vagues arrivent, le windfoil en 7.2 se fait déboîter, moi je me dis que j'aimerai bien poser l'aile d'Aile-Iz en un morceau, sèche, et sans me faire dépouiller sur la plage, donc même si j'ai encore 10++ nds de marge, y a déjà des watts, et le planchou me pose, sympa. Les gros grains de sable lourds commencent déjà à bien fouetter les chevilles. 12 validée
. Ça a l'air d'être une sacré taille en Kestrel, la 12.
Comme Aile-Iz doit me rejoindre après son tour de France en diesel, je sors la boost² 5 : ça doit monter, donc je me ferais pas décalquer en foil, et elle aura l'aile déjà gréée si elle veut direct se faire une session.
Il y a une petite bassine dans une lagune, not-so-secret spot où l'on arrive péniblement à naviguer à 4-5 en hiver, entre locaux qui se connaissent très bien, du genre tu peux (et pas le choix) sauter au-dessus de tout le monde, et tout le monde nav' avec les yeux dans le dos, et fait demi-tour pour laisser l'autre replaquer des gros KL. Là, les mecs n'ont pas le niveau, et je compte entre 8 et 13 ailes ! Sans compter les chiens, et surtout, tous les baigneurs (dont des tous petits), qui eux aussi s'y réfugient... Dingue qu'il n'y ait pas eu d'accident, ça a un côté cirque.
Donc j'y vais pas, et je profite des vagues avec 2-3 autres kiters grand max, ainsi que 2-3 wind. Cette fois j'ai mis l'avion de vagues question foil, rah quel bonheur ! J'ai l'impression de retrouver un niveau (que j'ai pas), à enchaîner les carves, à rester bien placé sur la houle, à aller taquiner là où ça casse (et y a 1m50, voir un petit 2m pour certaines séries).
Petit coup de kooka aussi, la 5 a de sacrés watt les rares fois où je la laisse "booster", y a moyen de bien voir le spot de haut
.
Les 18h s'approchent, ma kiteufeuse préférée devrait aussi, la flaque s'et vidée des baigneurs et il n'y reste plus que 4-5 kiteux, donc je vais m'y finir.
Je suis très content de ce bout de session, "y a bon flat", et j'ai passé le stade où je réfléchissais sur les boogieloop et les appréhendais. Ces dix-quinze dernières sessions, j'ai dû me retenir à les faire très bas sur les premiers (une centaine en tout je dirais), et là je suis à l'aise, la 5 met en confiance, et je commence à les faire bien haut.
Pieds en l'air, barre dans eul' coin, et booooom !
Boogie loop à gauche....
...boogie loop à droite
Et du mégaloop aussi
Mon aile, c'est celle qui est à droite à l'horizontal hein
Aile-Iz arrive mais la flaque avec les furieux la tente pas plus que ça
, et la perspective d'une session vagues en 5 non plus. Donc quelques derniers sauts, "pour sécher l'aile" à grands coups de KL, et on va s'enquiller un chouette restau.
Le lendemain, c'est soit randonnée Pyrénées, soit on tente une nav' improbable. Aile-Iz avait prévue qu'on nav', Éole ne semble pas informé, raaaah, "jamais sans ma 15 !" Et qu'est-ce que j'ai fait de la 18!! Y avait encore de la place dans la caisse !
On hésite entre Barcarès et Canet, on décide de tout miser sur le thermique, retour à Canet donc. Balade, baignade dans 5-6 nds, puis le vent est conforme aux prév' : 7-10 nds. -> Foil, Kestrel 12, je teste que l'aile tienne bien solide en l'air, et petite initiation foil. Pour Aile-Iz, c'est donc chaussons, combi longue, et impact vest (surtout pour que le harnais ne remonte pas, ce qui s'est avéré bien concluant, top).
Objectifs :
-ne pas se faire mal, notamment ne pas se lacérer les pieds et jambes dans le foil
-apprendre à gérer un foil dans l'eau : le mettre sur la tranche, lui faire changer de bord,
-apprendre à s'écarter à volonté de la plage, en nage tractée avec le foil sous le vent, qui te fait remonter hyper fort au vent
-et éventuellement, se mettre en position de water-start.
Aile-Iz est quelqu'un à qui c'est agréable de transmettre, les premières étapes sont validées, puis après le classique petit découragement, elle a le déclic sur la nage tractée. Elle chausse le foil aussi et commence à monter dessus, mais dans 7-10 nds, il faut envoyer trop fort l'aile pour pouvoir avoir une puissance régulière, donc impossible à son niveau. Et une fois l'aile lancée, c'est tout de même vite fait de la faire sortir de la fenêtre sur une erreur, donc AIle-Iz voit les limites du truc, et c'est à nouveau mon tour
. Je pensais pas qu'on irait jusque-là dans les étapes dès le premier quart d'heure, et dans ces conditions, donc top. La K12 est bien stable et délivre la puissance avec une certaine onctuosité, c'est l'aile et la taille parfaite pour ce jour-là et cet exercice.
Avec l'avion de vagues qui porte pas mal, je pars en un loop voir en un seul envoi d'aile. En vol, avec ce foil qui traîne, je suis parfois limite dans les molles vers 7 nds, mais une sinusoïde et ça reprend, de quoi se relancer, se caler fort dans le harnais, jambes tendues et aller faire siffler le tout.
Un couple a sorti une ozone monolatte (la alpha je crois) en 14, je suis étonné qu'elle vole... Je foire à moitié un tack, en ressors direction une bouée, me prends une belle fascination de l'obstacle, "passera... passera pas... passera..." et me mange évidemment. Pendant ce temps, j'ai pas géré l'aile, qui vient se poser (l'autre mot pour crasher). Pas d'air au niveau de la surface, et en plus, j'ai un beau début de cravate... La alpha me nargue, grosse baudruche rouge collée au plafond. "Raaaah, doivent être en train de dire qu'un caisson, ça redécolle pas !!!
". Je gère le foil, commence à remettre de la tension dans les lignes, essaye de reconstruire la voile... Nan, pas moyen que j'aille me taper un aller-retour jusqu'à l'aile pour la remettre.
Pas.
Moyen.
La Kestrel est gentille, elle se reconstruit à coup de titillages d'arrière, et à partir de là, ça déroule, avec un joli redécollage en arrière. Et cerise sur le gâteau, la baudruche est à l'eau, et elle, impossible de la redécoller. C'est au tour d'Aile-Iz de transmettre, et ça me fait chaud au cœur de la voir expliquer qu'il faut tirer sur les avants (plutôt que bourriner les arrières quand l'aile est bord d'attaque vers le haut) et comment piloter en light, au type qui voulait initier sa copine
.
Je fais un peu le tour du truc et on pose, pic-nic. Du thermique faible arrive, on (je) biatch sur une enata boom 18 en lignes courtes qui malmène un peu (beaucoup) son pilote en chubanga. Faut dire qu'il y a 3 vents : du Nord au niveau de la surface, du Sud quelques centaines de mètres plus hauts, et 25 nds d'Est qu'on discerne à quelques centaines de mètres au large.
Il y a de belles bouffées, je tente en TT, devant toute la plage qui a commencée à faire bronzer ses 12 à boudins, mais ça le fait pas.
RàF, je re-sors le foil, et là ça marche. La Kestrel est dingue de facilité et stabilité, dans ce vent qui se fait cisailler, constitué de rouleaux, risées très locales et grosses molles. Les vagues d'Est arrivent, alors que le vent est encore bloqué par les cisaillements le long de la plage. La Kestrel est tellement royale que je me permets de surfer sur chaque bord retour.
Je prends 3 grosses alertes, avec molles de l'espace, je sens que la zone de convergence se rapproche de la plage, je pose juste à temps, et on replie. "Soit ça rentre et ça sera 7 et 5, soit ça rentre pas du tout".
Pari gagnant : les parasols volent en roulé-boulé, et je décolle la 7 d'Aile-Iz sur cette plage étroite qui l'intimide. Départ compliqué pour elle, avec vent side-on, qui la fait dériver le long de la plage, poussée par le shore-break, et attendant de passer chaque groupe de baigneur pour avoir le droit à une tentative de water-start. Elle part mais ne remarque pas qu'elle y arrive (
), donc je lui reprends le tout au milieu des baigneurs.
L'idée, c'était de faire quelques bords pour lui remonter le matos jusqu'au ras sous le vent de la digue, histoire qu'elle ait toute la plage pour partir, et dans du protégé. Comme j'y arrive avant elle, je vais aussi regarder dans la bassine, entre les digues, mais ça me paraît trop petit. A mon grand étonnement, elle m'y rejoint et ça a l'air de lui convenir. J'ai pas refait le speach sur le largueur car je sais qu'elle sait bien faire, mais j'avoue que j'étais pas super rassuré, et étonné de son niveau de confiance sur ce coup-là.
Ma kiteufeuse préférée commence à rider, part... Et revient. Tous ceux qui ont initié quelqu'un, doivent savoir le sentiment que ça procure, quand la personne revient vers soi, au vent de son point de départ
. Je la regarde quelques bords, un peu de coaching position et apprendre quelques trucs pour varier (transitions carvées, petits virages, pourquoi pas passer en switch) et au bout de quelques bords, à mon étonnement à nouveau, c'est ok pour elle de continuer toute seule, le temps que j'aille décoller la 5 et revenir en foil. C'est dingue la baisse subite d'appréhesion, et le changement de jugement des distances, qu'il peut y avoir dès que tu as l'aile au harnais, et que "ah ben ça va, c'est cool".
Remerciements spéciaux aux deux péchous, qui se sont bougés et ont libéré une zone pour qu'elle puisse naviguer, très sympa, très apprécié
.
Moins de 60 cm de fond dans la bassine, donc j'y limite les incursions en foil, histoire de juste aller checker de temps en temps, mais sans trop la gêner. La moitié de mes passages dans la bassine se terminent à devoir en ressortir à pieds, l'autre moitié je ressors en vol, après un jibe dans hauteur de gnou
. Et même si un poil surtoilé en foil (25 nds, ressentis 30), je suis pas au mieux, je fais un peu le chien de garde à l'entrée de la bassine (tentant chacun qui voit qu'on peut y rider), aidé par A.
Chouette session, je m'enquille aussi quelques gros bouts de vagues glassy, qui ralentissent (ouf !!) et se relèvent (gluuup...), frontside, à envoyer des roller pour détendre l'aile, à faire de longs bottom un peu trop fulll speed.
Fin de session pour Aile-Iz, donc je vais poser ma 5, puis lui récupère la 7 dans la bassine, elle n'a pas envie de se faire le downwind dans les vagues, avec ensuite la traversée de la meute. Le pack de loups rôde sur le banc de sable qui fait dérouler les vagues juste en face de là où l'on a gréé.
Lorsque je reviens à pieds, j'ai le plaisir de voir qu'elle a une belle position, qu'elle enchaîne les transitions de manière fluide, je trouve qu'elle a pris un bon cran de niveau pendant cette session
. Je reprends la kooka et la edge 7, qui direct me poulpe à la tronche... "Beuh, elle est complètement dégonflée cette aile, comment ça se fait qu'elle poulpait pas quand je regardais Aile-Iz
?!". C'est là qu'on voit qu'elle et moi, on ne "rentre" pas dans les ailes de la même manière
.
Regonflage puis fin de session avec A., quelques tirs, dont certains trop proches de la plage et de la chouette tophographe, l'aimant à kiter...
Proche de la plage et barre braquée, vous la sentez venir la connerie ?
Le vent baisse, j'aide le chubangeux qui cette fois a tombé et inversé une edge (j'aime bien les edge
), puis ça coupe complet, et A. et moi, on se rentre parmi les derniers, à grands loops pour garder l'aile en l'air, en slalomant entre les boudins qui barbottent.
Éole nous aura donc gratifié d'un bon 10-15 nds de plus que prévu, chouette nav' inespérée. Ça fait immensément plaisir de voir Aile-Iz se privatiser une zone de flat, surtout que celle-là, coincée entre les rochers, j'y aurais pas cru. Une très belle journée pour finir ce mini trip, de très chouettes instants.
"Si je m'arrête un instant
[...]
Juste comme ça tranquillement
[...]
C'est qu'avec toi je suis bien
[...]
J'aimerais ça que tu sois pour un moment
Mon étoile filante"