Insert one coin, same players play again !
Ça fait deux semaines qu'il y a quelques chutes et redoux, pas vraiment eu de quoi faire sur la première, et on a raté un session bof sur la deuxième. On va donc profiter de celle là, même si la première de l'année aurait pu être encore plus précoce ! Mais un 16 octobre, c'est déjà exceptionnel.
Rendez-vous avec la fine équipe E. et O. aux aurores, et vers 10h30, on est déjà en train d'attaquer la fin de la montée, on essaye de prendre la route qui s'arrête tout en haut du col. On a pas pris la bagnole la plus intelligente car sans pneus neige (mais déjà nettement mieux que ma grosse prop' 2 places !), mais avec des chaussettes, on monte sur la glace, le verglas et la neige qui tapissent la route.
Il fait froid, gris, et il y a une quinzaine de nœuds. Miss Red Hot, la 9m sonic3, s'y colle. Il y a une bonne sous-couche permettant aux bruyères de ne pas s'effondrer, de la bonne poudreuse par dessus, le vent est bon, je vais sur l'Est du spot, la "Jasse du Monégou" sur la trace d'E. :
Je profite d'un joli "planté de sonic" grâce à un sapinou (très important, le "planté de sonic" ! j'en ferais 3 dans la session) , pour faire cette photo - les autres sont d'E. :
"En vrai", il y a de la pente !
J'ai adoré cette 9 dans ce 10-15nds, voir bien moins dans les zones plus déventées, genre 5-6 nds. J'ai dû m'habituer à son loop qui déboîte certes, et surtout, au fait qu'il faille braquer de plus en plus la barre au fur et à mesure du loop, pour lui garder un rayon constant. Tout en repoussant la barre, afin qu'elle garde sa vitesse.
Il y a aussi moyen de faire de beaux hélico : décrochage de l'aile, et pivot sur place autour de son centre, d'un bloc rigide, sans qu'elle ne perde de hauteur.
Et plus utile, elle peut se piloter à la limite décrochage, en la bordant fort dans des phases où l'on cherche à la charger, sans qu'elle n'aille trop au bord de fenêtre, afin de négocier des passages tendus.
C'est une super aile de snowkite, avec une bonne plage de vent. Et elle est super en sauts ou en vol de pente, pour lesquels elle a une plage de vitesses et une choix de pentes de descente très important, tout en étant bien stable au-dessus de la tête (pas trop vive).
Le choleil arrive et la journée prend une autre dimension :
Chanson dans la tête : Pep's - Liberta, à 2'43'' de cette vidéo mythique de LVQ :
Il y a de la neige, et les congères sont sympas, de sacrés kicker naturels ! Il y a d'ailleurs deux routes où le vent a bien accumulé la neige, et qui sont bien sympa à prendre aile haute, avec de la vitesse. Le jeu consiste alors soit à faire des carves pour négocier des beaux virages dans les creux des congères, soit à passer les whoops comme en motocross : poper et décoller sur la première petite, pour passer par-dessus les deux grosses et creuses suivantes, replaquer dans la pente de la troisième en ayant gardé toute sa vitesse...
Il y a aussi de beaux patch préservés du vent, entre les sapinous, jolis terrains de jeux :
E. est revenu de sa balade vers l'ouest, je vais la tenter. A contre-pente, la sonic s'en tire très bien : bon cap pendant les traversées, reste bien au bord de fenêtre sans tirer ni déventer, et génère une bonne patate en loop, pour grimper la pente avec le vent de travers.
Le vent a baissé sur tout le spot, au final, j'atteindrai cette fois le pied du Sarrat des Chèvres (là où E. mascagne, sur le chemin vers l'ouest de sa trace).
Le dernier verrou, complètement à contre-pente, n'est pas passable dans quelques nœuds, l'aile vole à peine en loop, et le sol est constitué de buissons à peine enneigés, pas de touchette tolérée !...
C'est dommage, ça m'aurait permis de voir ça :
Cela dit, il y a d'autres très beaux points de vue

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Je reviens sans planter l'aile, puis passe sur magik sonic. Alors cette 15, c'est pas vraiment une aile de montagne. Elle se tient sacrément bien en bord de fenêtre (grosse plage de vent), mais quand faut la looper pour remonter droit dans la pente, faut de la place. J'aime pas trop son loop à vrai dire. Bien qu'il y ait moyen de la replacer, en la faisant décrocher et tourner autour de son centre en mode hélico, le loop classique est un peu large, l'aile termine un peu loin à l'opposée de la fenêtre, sans trop de vitesse, du coup quand elle revient vers le centre de la fenêtre, elle présente son bord de fuite au vent réel... Bon, par contre, c'est une bête de lift, ce qui est très utile en freestyle. Et en vol de pente, c'est un superbe planeur, avec comme la 9, une superbe plage de vitesses possibles (décoller et voler très lentement, ou repousser la barre et prendre un gros rush de vitesse). Et c'est un bonheur de la contrôler, de lui faire faire de légers virages au zénith, barre inversée...
J'ai enchaîné pas mal de vols, dont les 10 derniers, qui chacun, devait être "le dernier". Sur les 2 avant-derniers, je m'amusais à éviter un sapinou (enfin, 2 mètres le sapinou) isolé sur la trajectoire, histoire de vérifier si j'étais capable de me dévier avec précision, et sans effet pendule. Vu que ça marchait bien, je décide pour le prochain de toucher le sommet du sapin avec l'arrière du snowboard. Histoire de pas risquer de me le manger si je suis trop bas car le vent baisserait, j'arrive un peu haut. Le vent ne baisse pas, donc je choque, et arrive pleine balle, mi-choqué, pile dessus, je l'effleure nickel, snow bien dans l'axe (histoire de pas partir en lente rotation, barre inversée

...). Sauf que... ce sapin était situé pas loin d'une rupture de pente. J'arrive donc avec pas mal d'énergie dans l'ascendance créée par cette première rupture de pente, le vent a dû se renforcer (thermique de fin de journée, face orientée Ouest) et je prends 5 mètres. Puis j'arrive au-dessus de la rupture de pente, et la distance avec le sol augmente encore un peu trop... Choqué progressif, la sonic file et siffle, gros rush de vitesse et d'adrénaline. Je commence à me rapprocher de la pente, mais je vois la seconde grosse cassure de pente arriver. C'est un peu celle qui marque la fin du spot, disons que si je replaque pas avant, je suis bon pour ensuite m'enquiller un ravin bien étroit type "couloir de la mort", à l'aérologie qui doit être douteuse, puis à reposer au pied du téléski, sans garantie d'arriver à remonter en loopant dans la piste étroite par laquelle on monte quand la route est fermée. Bref, au final, je replaque quelques mètres avant la cassure ("j'ai de la chance"), envoie la large 15m en un énorme downloop pour transformer toute l'énergie en une sorte de grande fronde autour de l'aile, puis remonte tranquillou, en décidant d'arrêter les c*nneries, je commence à manquer de lucidité (et le vent se renforce).
Retour avec le bonhomme intact, toutes les ailes intactes

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C'est chouette d'avoir eu ce soleil, et cette neige, malgré des conditions à peine automnales quelques centaines de mètrs plus bas !