Retour dans les terres bretonnes, cet été, en famille. Par rapport à 2019 (viewtopic.php?f=10&t=4629) et le parcours convenu, cette année, c'est dans le sens sud-nord et un quadriptyque (4 spots principaux).
- Ste-Marguerite, Pornichet - Baie du Pouliguen
Départ de Haute-Savoie le samedi 23 juillet, j'appréhendais un peu le trafic routier mais nous arrivons en fin de journée, sans difficulté, j'ai le temps de défaire mes affaires, de charger mon vélo et de descendre à la plage de Ste-Marguerite. Il est 19h30, vent de NO (donc side) de 8 à 10 noeuds, idéal pour tracer en foil et caisson de 9m² en direction de la balise du Petit Charpentier qui se trouve à environ 1 km au NO du Grand Charpentier. A cette heure-ci, il n'y a plus grand monde sur l'eau, je navigue en direction du port de Pornichet puis, à 21h, je sors de l'eau. Belle petite session d'arrivée.
L'extrémité de la plage de Ste-Marguerite et son chenal, le mardi 26 juillet à 19h01 :
Dans le coin, la navigation en kite n'est pas autorisée avant 19h, fin de surveillance des MNS ou CRS (il y a quelques années, c’était 18h). On pourrait naviguer jusqu'à 10h, mais en matinée, dans le coin, le vent n'est pas encore levé. ll arrive timidement en fin de matinée ou début d'après-midi puis se renforce vers 16h, 17h, il faut donc ronger son frein et occuper ses journées.
Port de St-Nazaire, au-dessus de l'écluse fortifiée qui conserve le sous-marin L'Espadon, avec notamment les éoliennes qui vont équiper le champ installé au large :
Déjà une cinquantaine sont installées à 12km du littoral, sur un projet à 80. Effectivement, elles sont visibles à l'horizon, ça change le paysage mais cela ne gêne en rien pour enchaîner les sessions de fin de journée et rallier la Baule en passant devant le port :
Lundi 25 juillet, il y a du vent tôt et plus fort. Par hasard, en milieu d'après-midi, je vais voir le FB de la "Baie Glisse", une association locale (https://fr-fr.facebook.com/groups/353078238428729/). Le chenal pourrait ouvrir à la plage des Libraires, au niveau des immeubles à vagues, à l'intersection des communes de Pornichet et de La Baule. Bingo, j'arrive en vélo à 17h15, le chenal vient d'ouvrir.
La zone kite à 20h15 :
Vent d'O supérieur à 15 noeuds, la marée est mi-haute. En arrivant au début de l'ouverture, le CRS vient faire sa tournée et se dirige vers moi. Salutations, puis il m'explique que l'ouverture est exceptionnelle, en prenant soin de détailler tous les points qui sont au vert, cela semble très procédural mais face à la tonalité de son laïus, j'ai l'impression que l'on me demande de me prosterner et de remercier la loi et l'ordre. Et vient le moment de me demander si mon matériel est marqué : la voile l'est mais je ne l'avais jamais fait pour le foil. Le gars m'excuse : je suis nouveau, il est magnanime et voit que je ne suis pas un novice. Pendant qu'il me fait la leçon et fait les questions et les réponses, je vois derrière lui, à l'eau, des kiteurs locaux (qu'il connaît certainement), en train de tirer des bords dans le chenal et se mettre quelques sauts dans la zone de départ ! L'action du CRS me semble à ce moment un peu décalée, par rapport à toutes les règles que l’on est censé respecter !
Bref, je pars en foil et Wave 4,5m², petite voile parmi tous ces boudins (capture webcam avec une partie du champ d'éoliennes visible au large) :
Partant depuis la baie, je vais naturellement me diriger vers les Evens et la pointe de Penchâteau qui ferme la baie et ouvre sur le littoral qui enserre les marais de Guérande. Belles vagues à cet endroit, à l'horizon sur la photo :
Jusqu'au mercredi 27 juillet, je vais enchaîner les sessions de fin de journée (le chenal ne ré-ouvrira pas), souvent en visant le Grand Charpentier puis en longeant la Pierre Percée, Baguenaud, les Evens pour aller voir dans la baie et revenir via le port. Cela sera l'occasion une fois de deviner la voile de Christian qui use le sable de la grève en MTB. Ces sessions de fin de journée sont vraiment calmes, presque marquées par une pointe de solitude (ce que j'apprécie). Vers 21h, il fait encore jour mais ce n'est pas le moment d'avoir un problème. Toujours discutable cette réglementation dans le coin, c'est le gros point noir car il y a pourtant de la place sur le rivage et sur l'eau et le thermique est bien régulier. Mais, sur cette place, à l’image de certains, le jetski est privilégié, c’est déplorable.
- Kerhilio :
Le jeudi 28 juillet, arrivée vers 14h et installation au camping municipal derrière la dune :
Début de session vers 16h30, le vent n'est pas très fort (environ 10 noeuds) et side (ONO). Je reste sur le combo foil et Kitech 9m² et file en direction de Quiberon. Je passe l'île Téviec, le fort de Penthièvre puis file vers la plage de Portivy. La zone comporte pas mal de rochers, je prends soin de rester à distance puis je vais longer la plage au retour en respectant la bande des 300 mètres. A un moment, je sens une certaine résistance et je vois que j'ai accroché un fil de nylon. Je pose et j'aperçois que c'est une ligne complète (plus de 20 mètres), avec l'émerillon à une extrémité et le leurre au bout, dont l'hameçon s'est planté dans ma planche :
Cela me permet de faire la connaissance de Fabrice, venant du Doubs et qui me propose de réparer cela à son camion, avec une goutte de Solarex. Par la suite, je vais le retrouver pour échanger et partager des sessions. Mais, en général, je suis le premier à l'eau, vers 10h ou 11h, pour profiter d'un plan d'eau flat, sous la barre des 10 noeuds, jusqu'à 14h. Repas à l'heure espagnole puis retour à l'eau vers 15h30 pour profiter d'un vent plus fort et envisager une plus longue balade, du côté d'Etel ou de Penthièvre :
Le matin, il n'y a personne mais en milieu d'après-midi, c'est pas la même chose. Malgré la zone kite proche de l'entrée de la plage du camping, ça déborde sur la zone plagiste (à droite, photo prise en limite de zone), avec des situations limites lorsque la plage se réduit :
C'est la raison pour laquelle je préfère profiter du matin (essai des rallonges de 8m, c'est pas mal) et filer au loin, pour une longue session, l'après-midi. Les 30 et 31 juillet, avec Fabrice, nous allons donc faire des navigations ensemble, il est en foil et a une pratique comparable à la mienne :
Pour ma dernière journée, à 13h, il déballe son Ozone 9m² et on part ensemble direction Etel. On passe sous le vent de Roëlan (en se méfiant des hauteurs, à marée basse), puis la Roche Sèche, l'estuaire d'Etel (et ses remous) et notre bord finissant nous amène aux roches de Magoüero, pour une petite pause. Pour atteindre la pointe de Gâvres, il aurait fallu faire un bord sortant pour contourner la dorsale des rochers de Magoüero et, de ce côté, le ciel est couvert. Retour donc et contournement de Roëlan dans une superbe descente au vent. Cette zone jusqu'à Etel est toujours marquée par une houle assez forte. Fin de session vers 15h, je plie le camp pour le Finistère, en pays Bigouden, d'abord.
- La Torche :
Vieux souvenir d'une navigation en 2010 où nous avions campé à Loctudy, je garde un bon souvenir de ce spot et mon objectif est d'y trouver de la vague.
Hélas, le 1er août, le temps est gris et sans vent (port de Saint-Guénolé, avec le phare d'Eckmül sur la pointe de Penmarc'h en arrière-plan) :
Le lendemain, le vent est faible, je fais quelques essais mais il me manque un peu de jus pour sortir (je suis resté en 9m², je n'ai pas pris la 12m²). Mais, ça fonctionnait bien toilé :
En général, je pars du parking du fond, je rejoins la zone des surfeurs au nord de la pointe puis je m'éloigne au-delà des drapeaux des MNS, en direction de la plage de Tronöen. J'ai bien 15 minutes de marche, donc je dois prévoir ce que je prends avec moi.
La zone de surf et de baignade, coincée au nord de la pointe, ici le 4 août, avec de très belles conditions :
ça flotte et ça surfe côté humain :
Et de l'autre côté (le 6 août, plus calme), même chose côté oiseaux marins, ça flotte et ça surfe :
Mes débuts en surf vont être laborieux, ma dernière session datant de l'été dernier à Guincho. Le temps d'attendre la renverse du vent vers 15h, de retrouver ses appuis sur la planche, le tempo des vagues, la force du vent... et surtout de se ré-habituer à la lourdeur et à la puissance du boudin en 12m² (RRD Obsession). Avec la marée montante, le vent passe à 12 noeuds, les réflexes reviennent. Fin de cette session physique vers 19h. Le lendemain, même lieu de départ, avec des conditions un peu plus forte, je suis plus à l'aise avec la Néo en 9m², et pas du tout gêné par le monde, ce qui est avantage pour les vagues. Superbe session, seulement gêné par le fait d'avoir eu un peu froid ! :
Le vendredi 5 août, le vent va basculer NNE donc légèrement side-off. Plus fort que la veille (presque 15 noeuds au plus fort), mais le vent n'est pas constant, il y a des périodes mollissantes, c'est pas terrible pour remonter puis suivre la vague. Sur ce spot, il y a un joli marnage, ce qui change énormément la configuration des vagues et le swell en général :
En matinée, on visite les différents ports de pêche à vélo. La côte sud, protégée, est naturellement celle qui comporte la plupart d'entre eux : Saint-Guénolé, Kerity, Le Guilvinec. Ce dernier est vraiment très actif, les marins tressent des drisses sur des câbles de chalut à mains nues. Mais, il y a aussi de jolies plages où le kite semble toléré. De ce côté, sur la plage du Ster, aujourd'hui c'est off et flat. Il faudrait des vents sud :
Fort de mon expérience de la veille, je me décide finalement à aller le lendemain dans la baie habituelle des kiteurs (Porz Karn), de l'autre côté de la pointe. La baie referme jusqu'à Saint-Guénolé et elle n'est pas surmontée par la dune littorale, assez imposante côté nord, ce qui théoriquement évitera les perturbations avec ce vent de NE. Enfin, avec ce même vent, cela évite d'être stressé à l'idée de se faire coincer dans la zone des surfeurs côté Tronoën. Bref, j'y vais, pas de voile sur place ni à l'horizon, toujours avec ce vent un peu moisi de NE. Puis, il tombe et il se passe quelque chose : il laisse place à un petit thermique, inférieur à 8 noeuds, mais suffisant pour tirer des bords en Matata. Je n'ose partir en foil car je vais vouloir m'éloigner et je ne sais pas si le vent va tenir (ce qu'il va faire jusqu'à 17h30 !).
Coucher de soleil à 21h42, depuis la pointe de Pen Marc'h :
- Plougasnou, baie de Morlaix :
Dimanche 7 août, départ de la Torche, le temps de plier le campement, via la pointe du Raz, pour visiter ce lieu, avec un temps superbe et une mer d'huile.
Arrivée vers 17h, je file à la plage de Saint-Jean-du-Doigt, et surprise, il y a une voile, sur ce spot peu fréquenté :
Vent de NO, 10 noeuds, je pars en RRD 12m² et Matata et traverse la baie de Sainte-Barbe pour atteindre le rocher du Poulain, avant l'anse de Primel. Fin de session vers 19h40, idéal pour me familiariser avec le lieu (que je connais) et repérer les zones dangereuses suivant la marée :
Le lendemain, le vent est prévu plus fort et toujours de NE. Session toujours en surf et Néo 9m². Avec 14 noeuds et un vent bien constant, pas de problème pour filer au large de la plage de Primel puis au large du Roc'h Goalen. Le vent baissant, je sors le foil jusqu'à 19h15 mais le départ a été laborieux avec les galets. C'est la première fois que je navigue en foil sur ce spot.
Le 10 août, à 14h20, marée basse, il y a de la place. Quand ça monte, ne reste plus que les galets sur la grève :
Ce jour-là, même condition que la veille et je décide de partir en foil et Néo 9m² dans l'idée de sortir de la baie et de filer vers Locquirec, à l'est. Mais la forte houle et le vent forcissant (>15 noeuds) me font renoncer. Je vais donc repérer les hauts fonds au large de Primel. Quand je reviens à mon point de départ, pour une pause, un autre foileur vient de partir à 16 heures. Le vent tombe à 18h :
Jeudi 11 et vendredi 12 août, toujours à Saint-Jean, le vent, toujours de NE, va nous jouer des tours : 12 à 14 noeuds sur la grève, avec une marée montante pourtant, le vent s'assèche au milieu de la baie, ce qui est un peu gênant. Il est uniquement localisé sur une bande de 700 mètres environ. Le foileur de la veille arrive (c'est un local), j'ai servi de fusible, il va tenter mais le vent ne tient plus. Finalement, le vent revient vers 18 heures mais les conditions de départ ne sont plus optimales.
J'en profite le matin pour me balader à vélo : plage de Primel où, selon le gars du coin, il est désormais possible de kiter (tolérance), en sortant du chenal en nage tractée. Lors de mes sessions précédentes, j'y avais vu, en effet, des voiles à terre.
Quelques kilomètres après la plage, Pointe de Primel, le matin, à marée basse :
La zone, après le camping, forme un isthme, potentiellement propice à un départ en kite et favorable à deux directions opposées de vent. C'est rocheux, évidemment mais il y a un large champ au milieu des deux rives.
Panorama, depuis le sentier surplombant la pointe :
Ici, côté ouest, l'entrée du port du Diben et la zone de départ envisagée en vent d'ouest, en bas à gauche de la photo :
Le samedi 13 août, c'est ma dernière journée sur place. Le vent est NNO, je ne tergiverse pas et je file sur mon deuxième spot de prédilection, celui de Térénez :
En arrivant un peu avant 15 heures, la marée est très basse, il y a un fort coefficient. Il y a 6 à 8 noeuds, je tente le coup en foil et Kitech 9m² :
C'est la première fois que je me mets à l'eau si loin, et il faut marcher un peu dans l'eau pour partir en foil. Le plan d'eau est glassy et le départ au planning se fait sans problème puis, en m'éloignant de la terre, le vent se renforce. Je vais pouvoir sortir de la baie jusqu'à atteindre la balise isolée de Pierre Noire puis zigzager dans le chenal principal de Tréguier. Avec la remontante, je sens bien le courant sous mon aile de foil. Je vais essayer de basculer côté Carantec mais le passage vers l'île au sable me fait voir le fond. De temps en temps, je me mets à l'eau pour sonder mais finalement, je n'ai pas envie de taper et je retourne vers mon point de départ. Evidemment, à ce moment-là, j'ai eu la malchance de croiser la ligne de traîne (mitraillette pour les maquereaux) de deux pêcheurs de loisirs, qui pêchaient dans le chenal (pas sûr que cela soit autorisé) et sans avoir daigné me faire des signes. Cette pêche se fait sans canne, donc difficile de prendre ses gardes. Pas de dégât, ils ne sont pas contents mais je reste poli car ils sont en train de traîner mon foil et je compte le récupérer pour rentrer.....
Retour à la base départ, le temps que l'anse se remplisse, avec une drôle de sensation lorsque le vent chaud qui traverse la terre depuis Saint-Samson ne porte plus rien et me fait douter de mon arrivée. Finalement, ça le fait tout juste même si l'aide dévente dans l'eau, avec l'objectif principal d'éviter de percher le caisson sur les catamarans. Fin d'une belle dernière session à 17 heures :
Sur la route du retour, ce millésime breton a tenu toutes ses promesses. Certes, nous n'avons jamais eu aussi chaud en Finistère nord mais cela reste venté donc agréable. De nombreuses et belles sessions, dans plusieurs spots très différents les uns des autres. A la Torche, j'avais voulu profiter à fond des vagues mais, il y a des jours où cela ne l'a pas fait. Plutôt que d'insister ou de focaliser sur cette pratique, j'aurai peut-être dû suivre deux foileurs que j'ai vu à leur départ et à leur arrivée et qui ont sans doute parcouru la baie d'Audierne.
Bref, entre le milieu urbain, fréquenté et réglementé de Pornichet (avec un vent bien régulier mais tardif) et le contexte sauvage et rocheux de Plougasnou (avec un vent moins prévisible), Kerhilio reste le spot le plus ouvert à la découverte et aux balades, avec un vent qui arrive relativement tôt et qui se renforce au fil de la journée. Cependant, je trouve que c'est un peu le foutoir en termes de pratiquants alors qu'il y a de la place. Et La Torche reste un bon plan pour les vagues, un spot technique mais qui ouvre de jolis horizons. Mais il a manqué d'un vent plus fort.
Kenavo ar'vechal
Les extraits de carte sont issus du SHOM (https://data.shom.fr).
A Fabrice, si tu lis ce CR, n'hésite pas à venir dans nos montagnes. Je ne sais pas si tu as retrouvé mes coordonnées dans ton béret !
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