Oui il y a des délais entre l'infection et la possibilité de faire un test (et qu'il soit positif). Dans le texte, nous ne discutons délibérément pas des détails de l'épidémie car nous ne sommes pas des épidémiologistes. Notre apport est de fournir un outil pour "voir" la dynamique de l'épidémie qui soit conceptuellement solide (sans avoir recours à des modèles épidémiologiques complexes dont la validité empirique ne peut-être prouvée--un comble pour la science--et pourtant c'est ce qui est valorisé dans les "grands journaux"). Pour le dire autrement, notre approche sert à se mettre autour de la table: "voilà ce que l'on voit" ... maintenant il faut savoir "pourquoi on le voit", et pour ça, on peut (doit) prendre des mesures et les évaluer "en temps réel", c'est l'objet de cette note.
On lit par exemple des trucs comme ça:
Peut-être qu'il devrait un peu lire nos travaux le monsieur (on lui a envoyé mais sans réponse pour l'instant) car si on n'intègre pas les tests à la visualisation des données et bien, on peut se fourrer un gros doigt dans l'oeil.Arnaud Fontanet, membre du Conseil scientifique et directeur de l'unité d'épidémiologie des maladies émergentes à l'Institut Pasteur a écrit : :
Si en revanche, vous soulevez le couvercle brutalement, si vous arrêtez toute mesure de contrôle, oui, un redémarrage de l'épidémie peut être rapide et prendre la forme d'une deuxième vague. C'est ce qui s'est passé finalement à partir du mois d'août, où on a vu un relâchement des comportements qui accompagnait les vacances et qui s'est vraiment caractérisé d'abord dans une population d'âge de 20 à 29 ans. Et on a vu très vite que les autres classes d'âge ont commencé à être touchées pour atteindre les plus de 60-70 ans vers la fin août, début septembre. C'est ce qui fait qu’au mois d'août, quand l'épidémie a redémarré, on n'a pas eu d'augmentation des hospitalisations parce que c'était d'abord chez des sujets jeunes qui ne font pas de complications. Il faut savoir que quand vous avez un redémarrage d'épidémie, au début, le nombre de cas commence à augmenter doucement. Mais quand vous êtes vraiment à des chiffres très bas, ce n'est pas visible. Aujourd'hui, si vous regardez par rapport aux chiffres qu'on a en novembre, le nombre de cas du mois d'août, c'est complètement plat. Vous ne voyez rien. Mais quand on regarde de très près, quand on zoome sur cette période, on se rend compte qu'il y avait une croissance qui était déjà exponentielle, à raison de 30% par semaine.
Pour une note un peu plus philo sur la question de ce que l'on peut et veut savoir en situation d'incertitude (c'est du mois de mai et on a avancé depuis mais il y a quand même les éléments importants de notre démarche):
https://www.ehess.fr/fr/carnet/coronavi ... d%C3%A9mie
Encore un fois merci ribore et merci à tous les lecteurs, c'est le sens même du pourquoi nous faisons de la science .
Stef